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222                     UN DÉJEUNER.

                              Verner.
         J'ai vu le jour au sein d'une bataille ;
      Dans ce temps-là ce n'était pas un jeu.
      J'ouvris l'oreille au bruit de la mitraille,
      Et je reçus le baptême de feu.
      En souriant je grandis dans la guerre ;
      Je vis l'Europe, assis sur un caisson,
      Et dans ses bras, quand me berçait ma mère,
      Toujours au loin rugissait le canon.

        De nos ayeux j'ai gardé la mémoire,
      Comme ils ont fait, j'ai servi mon pays ;
      A l'or, comme eux, j'ai préféré la gloire....
      Comme eux, parfois, leurs fils furent trahis !
      Parfois, hélas ! le destin fut contraire;
      Mon sang coula sur un lit de laurier,
      Et maintenant, je gémis d'être père,
      Car, après moi, je n'ai pas d'héritier!
                           Lisbeth.
   Mais, mon père, Hermann le sera, votre héritier. Seule-
ment il ne veut aller là-bas.... se mettre en possession de
votre gloire, que lorsqu'il pourra s'y présenter comme votre
fils.
                           Verner.
    Ah ! ah !
                          Hermann.
  Et, je vous l'ai dit cent fois, papa Verner , je ne veux pas
absolument aller chercher ce que vous me destinez sur les
champs de bataille, avant d'être bien sûr que vous ne don-
nerez pas à un autre, pendant mon absence, ce que vous
avez ici de meilleur.
                            Verner.
  Qu'appelles-tu ce que j'ai de meilleur ?