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198            NOTICE SUR LE BARON RAMBAUD.
alors simple avocat, et qui, depuis, présida avec tant d'éclat
nos assemblées délibérantes. La cause fut portée aux au-
diences des 6 et 15 décembre 1791; elle agitait violemment
les passions populaires, et Châlier avait pris soin de remplir
le prétoire de ses alïidés. M. Rambaud prit la parole, et dans
un discours énergique , qui nous a été conservé pour l'hon-
neur de la magistrature, il consacra hautement sa parole
 non à l'accusation, mais à la défense des prévenus. 11 soulint
que les fails qu'on leur imputait n'étaient prohibés par aucune
loi ; il fil plus, il eut le courage d'attaquer Châlier lui-môme,
en signalant, comme une violation de domicile, l'introduction
des officiers municipaux dans l'intérieur des familles. L'audi-
toire rugissait de fureur ; les menaces de mort, les cris à la
lanterne l'orateur] l'interrompaient à chaque mot ; ils purent
couvrir sa parole, ils ne purent atteindre son courage. Il
acheva sa tâche, et sa fermeté resta égale à son devoir. Le
lendemain la presse vomit contre lui d'épouvantables menaces;
loin de s'émouvoir , le jeune magistrat y répondit par un gé-
néreux défi; il publia son discours. Pour faire de ces actes une
juste appréciation, il ne faut pas oublier l'époque où ils s'ac-
complissaient, c'était quelques jours après le meurtre de
M. Guillin-Dumontel, et les scènes de cannibales qui en
avaient été l'épouvantable suite.
   Les nobles efforts du jeune magistrat furent couronnés d'un
succès complet-, les sept prévenus furent acquittés, et, trois
semaines après, sur la plainte d'un citoyen en violation de do-
micile, Châlier fut suspendu de ses fonctions municipales par
le directoire de département.
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   Fort de sa conscience, M. Rambaud, après le siège , était
resté à Lyon. Traqué par les satellites de la terreur, il parvint
à sauver sa vie en s'échappant à l'aide d'un déguisement. Il
revêtit un habit militaire, et, muni d'un certificat de sortie