Revue du Lyonnais » série 2 - n°10 ( 1855 ) » pp.195

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                NOTICE SUR LE BARON RAMBAUD.                    195

 tilshommes de la chambre du roi. Depuis, plusieurs parvin-
 rent encore à l'échevinage, et l'on sait que celte fonction mu-
 nicipale, à laquelle on arrivait qu'en passant par l'administra-
 tion des hôpitaux, conférait la noblesse à ceux qui n'en étaient
 pas déjà revêtus.
     Le jeune Rambaud fit ses éludes au collège des Oraloriens
 de Lyon. Ses succès y furent remarqués ; ils le furent surtout
 dans une circonstance particulière que M. Rambaud aimait
 à se rappeler, et dont sa famille a pieusement gardé le souve-
 nir. Les meilleurs élèves du collège avaient formé entre eux
une conférence littéraire, une sorte d'académie au petit pied,
 destinée à servir de champ clos à d'innocentes rivalités litté-
raires. L'archevêque de Lyon, M. de Montazet, dont la sol-
licitude pastorale veillail sur l'éducation publique, se saisit
de cel instrument d'émulation, et, pour en doubler l'énergie,
décora les membres du jeune aréopage d'une distinction fla-
teuse, du droit de porter a la boutonnière un ruban violet.
Il fit plus; il vint plusieurs fois lui-même honorer et encou-
rager de sa présence ces jeux littéraires. Dans l'une de ces
visites solennelles, le jeune Rambaud sut mêler à sa composi-
tion des allusions si ingénieuses, des louanges si délicates à
l'adresse de l'illustre visiteur, que celui-ci, frappé delà finesse
de ce talent naissant, fixa sur le jeune orateur un intérêt et
une bienveillance qui, depuis, ne se démentirent jamais. Cette
haute bienveillance du prélat suivit l'élève hors du collège ;
elle l'accompagna dans ses débuts dans le monde, et fut l'heu-
reuse étoile qui présida à son entrée dans la carrière.
  M. Rambaud, que sa famille destinait à la magistrature,
après avoir achevé à Paris ses éludes de droit, revint à Lyon
avec le titre d'avocat, et se livra â la plaidoirie, soit au tribu-
nal de la Sénéchaussée, soit à celui de la Conservation.
  Ses succès oratoires se trouvent constatés par un témoignage
authentique que j'ai hâte de rappeler ici, parce qu'il se rat-