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118                       DES LETTRES

    Chose frappante ! le Dieu de la Bible réunit les attributs
que nous venons de voir isolément aperçus par la science et
par l'antiquité. Comme le Dieu que révèle l'étude de la nature,
il est unique, et sa puissance se démontre par la création du
monde et l'harmonie de tous les*"éléments dont la nature se
compose. Comme les dieux des païens, il intervient person-
nellement et par une action incessante dans la direction des
choses humaines ; il appelle la prière, il se laisse fléchir par le
 sacrifice, il intervertit à son gré le cours naturel de l'univers,
 et il annonce à l'homme les événements à venir.
    Sans doute, la sublimité de ses perfections s'élève bien
au-dessus de ce que nous enseignerait la réunion des deux
 ordres d'idées que nous empruntons, d'une part, à la science,
 et de l'autre, au paganisme. H ne voit pas seulement ce qui
 s'accomplit dans le monde des faits ; il pénètre les plus
 secrètes pensées, il juge les intentions comme les actes, et,
 suivant l'expression du Prophète , il sonde les cœurs et les
 reins.
    Mais quelle que soit cette supériorité de la conception
 biblique sur celle que nous osons lui comparer, nous n'en
 sommes pas moins autorisés a chercher quelle est la notion
 qui se rapproche le plus de la vérité complète, de celle que
l'on puise dans l'étude des sciences ou de celle qui ressort
 des lettres antiques. Sans aucun doute, le Dieu que révèle la
 science a un caractère d'unité, de puissance et de sagesse que
 l'on chercherait en vain dans les auteurs de l'antiquité ; mais,
 d'une autre part, l'on ne peut nier que les notions littéraires
 sur la Divinité ne soient plus moralisantes et ne nous rap-
 prochent davantage du Christianisme.
    Si la connaissance de Dieu nous rend meilleurs, c'est
 qu'elle nous apprend que nous marchons dans la vie sous
 son regard incessant ; qu'il juge nos actions et nos pensées,
 et que, dans un délai dont lui seul est l'arbitre, il nous punira