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ET DES SCIENCES. 113 tion de la première jeunesse, est un fait accompli ; et ceux qui l'ont vue grosse de dangers pour l'avenir, comme ceux qui l'ont appelée de leurs vœux, doivent reconnaître qu'elle a été accueillie avec faveur par l'opinion publique. Ce succès doit-il ébranler ceux qui pensent que les lettres sont la préparation nécessaire à toute carrière libérale , et que les sciences ne leur doivent être associées qu'à titre complémentaire, pour être le couronnement mais non la base de l'éducation de la jeunesse? Revenir sur cette question, c'est, au premier abord, rani- mer une discussion épuisée, s'exposer à de fastidieuses .redites, et oublier qu'il est des sujets qui ne sauraient être rajeunis que par des oeuvres semblables a celle qui, du sein de l'Académie française , a retenti naguère "a l'égal d'un événement dans tout le inonde lettré. Toutefois , il y aurait illusion à croire que tout a été dit sur la place a donner aux lettres et aux sciences dans l'édu- cation. Ce sujet est si vaste, que plusieurs de ses parties restent encore inexplorées. 11 n'existe pas une étude rigou- reuse de l'influence exercée , d'un côté , par les lettres, de l'autre, par les sciences sur le développement moral et in- tellectuel de l'homme ; et cependant cette comparaison n'est pas seulement un exercice de l'esprit plein d'intérêt et fécond en aperçus ; c'est une source de réflexions dont l'importance pratique a grandi de toutes les incertitudes qu'ont créées les nouveaux règlements de l'Université. En effet, deux voies, l'une littéraire, l'autre scientifique, s'ouvrent aujourd'hui de- vant la jeunesse des écoles; et les'pères, ehargés de suppléer à l'inexpérience de leurs enfants, ont pour devoir de leur indi- quer celle qui conduit à l'avenir le plus sûr. Sur quoi se fondera leur décision si elle n'est commandée par aucune exigence impérieuse? Évidemment, sur une appréciation comparée des deux ordres de connaissances entre lesquelles ils ont a faire un 8