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DE LA PHILOSOPHIK CARTÉSIENNE. 65 avec les doctrines de Descartes sur la nature et les accidents des corps ; déjà Descartes avait été fort embarrassé à ce sujet par quelques objections d'Arnauld. Bientôt ses disciples, avec un zèle maladroit, compromirent de plus en plus la cause de la philosophie qui leur était chère. Bientôt les interdits du clergé et des universités vinrent atteindre la philosophie nou- velle ; plusieurs des partisans de Descartes, Bernard Lami par exemple, furent exilés ou persécutés, et M. Bouillier a consacré plusieurs chapitres curieux, à ces querelles et à ces luttes. Les Jésuites se distinguèrent parmi les plus ardents ennemis du cartésianisme, tantôt par une polémique grave et sérieuse, tantôt par des plaisanteries et des ironies, les PP. Tournemine. Daniel, Hardoin, Valois attaquèrent les doctrines cartésiennes. De là les persécutions qu'ils dirigèrent contre un de leurs membres les plus distingués, le P.André, pour son attachement à l'idéalisme de Descartes et de Mallebranche, grave inconséquence, comme le remarque très-bien M. Bouillier, puisqu'ils ouvrirent ainsi, à leur insu sans aucun doute, la voie au sensualisme de Gas- sendi et de Locke ! M. Bouillier termine son premier volume par un chapitre très-interessant sur les écrits de Huet contre le cartésianisme. Ici j'exprimerai un regret, c'est que M. Bouillier qui connaît si bien les pamphlets et les écrits divers de Huet, n'ait pas pu connaître les curieux mémoires du célèbre évêque d'Avranches, récemment traduits et publiés par M. Charles Nisard. Cet ou- vrage aurait pu fournir encore quelques renseignements à ajouter à tous ceux que M. Bouillier a recueillis dans ce chapitre si piquant et si curieux. Le second volume s'ouvre par sept chapitres, renfermant près de 200 pages, entièrement consacrées à l'exposition des doctrines de Malebranche, un des plus célèbres disciples de Descartes et des membres de l'Oratoire. M. Bouillier traite ces questions avec une sympathie qu'il ne cherche pas à dissimuler, avec une con* naissance approfondie des ouvrages de Malebranche, enfin avec une indépendance d'esprit qui ne l'abandonne pas plus ici que dans son exposition des doctrines du maître. Mais dans ce cas 5