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378                   NOTICE HISTORIQUE.

médecine de Montpellier, où j'ai retrouvé au contraire,
outre les deux premiers numéros , deux autres ouvrages non
spécifiés ici, et qui furent sans doute ajoutés par dessus le
marché à l'acquisition de M. Prunelle. Ces deux ouvrages
sont : 1° la copie ducartulaire de Savigny, de 1700, et 2° le
Lugdunum priscum de Claude de Bellièvre.
   Quoi qu'il en soit, cet enlèvement eut lieu le 26 thermidor
an xn (14 août 1804), comme le constate l'inventaire dont
j'ai déjà parlé, qui fut laissé au préfet de l'Yonne, et qui est
signé « Prunelle, commissaire du gouvernement chargé de
toutes les recherches relatives aux sciences et aux arts. » Une
lettre du préfet nous apprend que ces livres furenl expédiés au
ministre de l'intérieur le 9 fructidor suivant (27 août), par la
voie du coche d'Auxerre, et qu'ils étaient renfermés dans deux
caisses.
   Quand on parcourt aujourd'hui le catalogue des manus-
crits de la Faculté de Montpellier, on se demande où Mon-
sieur Prunelle avait la tête lorsqu'il fit choix de tant de livres
divers, romans, histoire, géographie, littérature, elc, pour
une école de médecine. Il dut bien se repentir plus tard,
lorsqu'il fut devenu maire de la ville de Lyon (où il a com-
mencé sa fortune politique), de n'avoir pas songé à restituer
à celte ville les manuscrits de la Valette ; nous laissons ces
récriminations inutiles aujourd'hui, et poursuivons notre his-
torique.
   Nous avons dit comment la bibliothèque du département
de l'Yonne était devenue municipale, et ce qui lui était arrivé
alors. En 1824, la ville d'Auxerre songea enfin à remplir ses
engagements. Le maire nomma bibliothécaire M. Lefebure,
ancien militaire et chevalier de la légion d'honneur, qui re-
mit ce dépôt en ordre ; j'ai eu l'honneur de connaître ce
bibliothécaire, dans les circonstances dont il me reste à
parler.