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                      BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                             341
que ce ne soit pas un luxe d'état-major et de moellons, mais bien le luxe
convenable à une grande école nationale.
    Les divers écrits de M. le docteur Hubert-Valleroux s'appliquent aux jeu-
nes aveugles autant qu'aux sourds-muets ; il insiste cependant sur la diffé-
rence qui existe entre ces deux classes d'infortunés. L'aveugle est suscep-
tible de recevoir les traditions inorales et religieuses ; pour lui l'éducation
domestique est possible jusqu'à un certain point, même en ce qui concerne
l'instruction. Cette différence est ainsi évaluée par notre auteur : un dixième
seulement de sourds-muets peut être élevé au foyer domestique , ou bien,
compliquant cette infirmité avec l'idiotisme , est incapable de recevoir les
bienfaits de l'instruction. Pour ceux-là il faut des hospices et non des éco-
les. D'autre part, une moitié des enfants aveugles peut continuer à recevoir
l'instruction chez les parents ou dans les écoles ordinaires, par la vulgarisa-
tion des procédés d'enseignement de Ilaûy. Partant de cette base, notre
auteur conclut que les écoles de sourds-muets devraient pourvoir à l'éduca-
tion de 6260 enfants au lieu de 1700 qu'elles contiennent actuellement, cl
les écoles d'aveugles recevoir 720 enfants au lieu de 215. Au contraire,
l'élève sourd-muet est beaucoup plus susceptible que l'aveugle de recevoii'
l'instruction professionnelle qui lui donnera les moyens de vivre de son tra
vail, après sa sortie de l'école. Parmi les diversités de travaux, l'un des plus
convenables pour le sourd-muet, est celui des champs. Aussi M. le docteur
 Valleroux insiste-t-il vivement pour que les établissements soient en général
placés à la eampagne et unis à une institution agricole.
    Sans suivre M. le docteur Hubert-Valleroux dans rénumération de toutes
les réformes qu'il réclame, et dont l'avantage lui est démontré par une longue
et studieuse observation, nous signalerons avec lui, comme la principale,
l'unité dans les méthodes d'éducation. On conçoit la diversité, comme consé-
quence de la liberté, pour l'enseignement ordinaire; mais ici il s'agit de pro-
cédés spéciaux et artificiels. La question est de retrouver la bonne, tradition,
si elle s'est égarée, ou de choisir, parmi les perfectionnements les plus effica-
ces. Tout doit donc être ramené à la méthode véritablement scientifique.
il. Hubert-Valleroux signale des faits singuliers. Dansplusieurs lieux les écoles
de sourds-muets sont livrées à une direction qu'anime sans doute un grand
esprit de charité, mais d'une charité nécessairement sans lumière. Il y en
a qui sont dirigées par d'anciennes servantes ! Pour retrouver cette filière
du progrès qui se fonde sur les traditions des premiers maîtres, et consti-
tuer un ensemble de procédés, une méthode qui, mise sous la garde de la
Maison centrale, rayonnera dans toutes les autres, M. Hubert-Valleroux pro-
pose un congrès où les olologisles les plus connus dans la pratique et dans