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NÉCROLOGIE. 335 vint lui porter un nouveau coup et ajouter à toutes les peines se- crètes de son pauvre cœur. C'est le 18 octobre 1853, à une heure de l'après-midi, que, dans un suprême et dernier effort, François-Zénon Collombet a rendu son âme à Dieu, eutouré de ses amis éplorés et en prières, et consolé par sa foi dans la religion. Jusque dans les agitations de la fièvre, jusque dans son délire, on retrouvait encore en lui l'écrivain nourri aux bonnes sources , le catholique sincère et fervent, le cœur affectueux de l'ami. En effet, les noms de ses auteurs favoris, les grands noms de Bossuet, de Fénelon , de Lacordaire revenaient sur ses lèvres comme dans sa pensée, et, tout en récitant avec le prêtre les psaumes sacrés, il en admi- rait encore l'éternelle beauté. Il est mort comme il a vécu, dans la pratique de ses devoirs de chrétien. Hélas ! comme il nous l'exprima une fois, dans un de ces moments de répit que lui laissait la fièvre, que n'est-il resté aux champs, modeste curé de campagne ! Il serait encore plein dévie et il continuerait à nous donner l'exemple du bien ! François-Zénon Collombet est mort sans avoir reçu aucune de ces distinctions que l'on accorde autant aux sollicitations qu'au vrai mérite. La croix d'honneur eût dû aller le chercher. Disons-le comme un reproche et un enseignement à ceux de nos compatriotes qui, en possession de hautes fonctions, auraient dû appeler sur cet écrivain consciencieux les faveurs du pou- voir. Ces justes récompenses , Rome elle-même ne les lui a pas départies, et sa modestie n'en est que plus relevée à nos yeux. Il pouvait bien les attendre, mais il ne les eût jamais provoquées ni demandées. Sa dépouille mortelle, suivie d'un nombreux concours, a reçu l'absoute dans l'église de Saint-François, et de là elle a été trans- portée dans l'humble cimetière de Saint-Rambert-l'Ile-Barbe, où l'ont escortée quelques amis intimes et où sa famille possède un tombeau. Saint-Rambert aura donc désormais un rayon de gloire, comme Oullins en possède un avec les noms de Ducis et de Jacquard. Léon BOITEL.