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           DÉCOUVERTE D'UNE VILLE GALLO-ROMAINE.                      157
fournir, au moins approximativement, la date de cette catas-
trophe. Vous avez remarqué ainsi que moi que, parmi ces mé-
dailles quelques-unes sont gauloises, mais que la plupart sont
romaines et appartiennent au Haut-Empire. Nous en avons
même trouvé une consulaire en argent, de la famille Julia ; mais
aucune de celles que nous avons vues n'a été frappée sous le
règne de Constantin ni sous celui de ses descendants (1). Les
dernières en date que nous ayons examinées sont de Philippe,
dit l'Arabe, qui parvint au trône l'an 244. Il est donc rationnel
de penser que la destruction de cette ville a eu lieu dans la
dernière moitié du 111e siècle de l'ère vulgaire, époque où les
Gaules furent, à plusieurs reprises, ravagées et par la guerre
civile et par les incursions des hordes germaniques. Nous venons
de voir que Mannert fixe à l'année 230 la récension de la
Carte sur laquelle a été copiée celle que nous possédons aujour-
d'hui. Cette récension serait donc antérieure de 20 ou 30 ans
à la destruction de la ville qui nous occupe. Si cette ville était
Lunna, il est tout naturel que son nom figure sur cette Carte
puisqu'elle existait encore.
   Mais alors comment se fait-il que le nom de cette ville détruite
se retrouve sur l'Itinéraire que Mannert croit de 160 ans environ
plus récent que la Carte ? Comment se fait-il surtout que l'Itiné-
raire assigne à cette ville une nouvelle position à quatre
lieues gauloises au nord de l'ancienne, position tout à fait in-
contestable, puisqu'elle s'accorde avec les distances données par

   (1) Il est vrai qu'on a trouvé une médaille de Gratien qui régna de 375
à 383 , mais, comme à ma connaissance , on n'en a découvert aucune des
Empereurs qui ont occupé le trône pendant l'intervalle de cent vingt-six
ans écoulés depuis la mort de Philippe en 249 jusqu'à l'avènement do
Gratien en 375 , cette médaille isolée ne prouve absolument rien, pas plus
qu'une médaille d'un pape du moyen-âge1, trouvée également. Cela s'expli-
que très-naturellement. La route ayant continué de passer sur l'emplace-
ment de la ville détruite, ces monnaies ont été perdues par des voyageurs
Gomment expliquer autrement l'absence des médailles si communes d'Au-
rélien, de Probus, de Dioctétien, de Maximien, mais surtout de Constantin
et de ses fds ?