page suivante »
1,16 ÉLOGE DE LOUIS-GABRIEL SUCHET. Une paix profonde avait succédé aux troubles de la guerre ? alors, d'un bout de l'Europe à l'autre, les nations furent tran- quilles et les calamités qui avaient pesé sur tant de peuples cessèrent enfin de les désoler. Nous avons retracé la course de Suchel partout triomphant, au sommet des Alpes, en Italie, en Allemagne, en Espagne, au Midi, au Nord ; nous avons montré le chef de l'Etat qui honorait partout la gloire parce qu'il savait ce qu'elle coûte, se faisant le digne ministre de la reconnaissance publique envers ce guerrier, et sachant payer noblement la délie de la patrie. Ainsi, Suchet fut nommé chef de bataillon à 23 ans, colonel peu de temps après, général de division à 29 ans , maréchal de l'empire à 41 ans, duc d'Albuféra à 42 ans , et colonel général de la garde impériale, à 43 ans. Il était chevalier des ordres du saint Esprit et de saint Michel, commandeur de l'ordre militaire de saint Louis, grand cordon de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre de saint Henri de Saxe, chevalier de l'Ordre Impérial de la Couronne de fer, etc., etc., etc. Dans celte période de vingt années, l'auréole de vingt vic- toires illumina le front de cet illustre guerrier. Suchel, le héros du Mincio, de Tarragone, deLérida, deSagonte, de Valence etc., etc.; l'habile et sage Suchet fil cent mille prisonniers, prit cent drapeaux, 1400 bouches à feu, fonda la domina- tion française en Aragon , à Valence, sur l'ordre , la justice et la probité. Après avoir été à l'école des Joubert , des Moreau , des Masséna, des Lannes, des Bonaparte, il se plut à former des officiers qui se nommèrent Pannetier, d'Anlhoine, de Saint Joseph, Saint Cyr Nugues, Bugeaud, Harispe, Haxo, Muniei et Delorl. Suchet ne voulait devoir ses grades qu'à son épée et ;i l'estime de ses frères d'armes ; aussi toujours dans sa vie vit-