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BELLEY. 25 cration religieuse. On ne saurait donc reconnaître, dans cette individualité vulgaire, le fondateur de Belley, alors môme que cette ville n'eût pas déjà existé. Si deux archéologues ont exprimé leur opinion en termes qui équivalent presque à une certitude, la seule conformité des noms a produit ce mirage. Les origines assez bien constatées de plusieurs lo- calités dans le Bugey, ont dû contribuer à cet entrain de juger, d'après la seule conformité des noms. Qu'Amaliacus, que Talussius, possesseurs de vastes domaines à Amezieu, à Ta- lissieu ; queLalinus, ce riche patricien, propriétaire du ter- ritoire de Lagnieu , aient donné leurs noms à ces localités ; des monuments et des légendes l'attestent. Or, Bellius, à tous égards, n'est pas dans ce cas. Au surplus, cette même ins- cription concourt puissamment, sous un autre point de vue, à démontrer l'origine de Belley. C'est mon sentiment que je vais exposer avec toute la réserve qui doit présider à la révélation des choses cachées dans la nuit des temps. Belley tient, sans doute, son nom d'un fait ou d'une chose qui se rapporte à cette localité, bellum, bellus locus, appel- lation que justifierait son admirable paysage; ou il le lient, ce qui paraît plus vraisemblable, d'une divinité primitive- ment et particulièrement honorée en ce lieu, Cybèle, Bellone, Belenus. C'est a cette dernière divinité gauloise, qu'il faut remonter, ce me semble, pour porter la démonstration de •celte origine à son plus haut degré de probabilité. On sait que les Gaulois adoraient le soleil sous le nom de Bel ou de Belenus avec sa terminaison latine (1). Or, je trouve le culte du soleil principalement répandu dans ces régions du Bugey, et notamment à Belley. L'inscription votive de Vieu, Soli Deo, pour la guérison d'Amandus et le temple d'Attys (1) Dom Martin, Religion des Gantait, tom, 1, page 378, —De la'L'ocre, lïissertation sur Belenus.