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NÉCROLOGIE. p2t) son esprit essentiellement physiologique ont introduits dans l'emploi des bains d'air comprimé et dans les diverses méthodes de l'orthopédie qu'il a véritablement régénérée? Un tel examen ne saurait trouver place en ce moment et en ce lieu. Les titres scientifiques et les belles publications de M. Pravaz sont d'une si grande importance et d'une valeur si précieuse* qu'ils demandent le calme de la réflexion et des développements que notre émotion nous interdit. Honoré-de ses concitoyens par l'élévation de ses sentiments, par son austère probité, par la supériorité de ses talents , le docteur Pravaz était une des lumières de nos réunions scientifiques , où sa parole consciencieuse exer- çait un rare ascendant. Membre de presque toutes les sociétés savantes nationales et étrangères, correspondant de l'Académie impériale de Médecine , il a occupé, avec une distinction marquée, le fauteuil de la présidence de l'Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts et de la Société d'Agriculture de Lyon. Sa vie laborieuse et ses habitudes nous donnaient la preuve que la culture des sciences exactes et physiques, que l'élude des sciences naturelles et la pra- tique de la médecine s'allient, dans les âmes bien nées, aux vertus chrétiennes et à la foi religieuse la plus sincère. On recherchait l'estime d'un homme doué de ce noble caractère, on était heureux de l'obtenir. Qui de nous n'a pas été à même d'apprécier la prudence et les bous conseils de ce confrère si dévoué à ses amis et si lidèle aux lois de l'amitié ? Encore dans la force de l'âge, M. Pravaz, au milieu de sa nombreuse et inté- ressante famille dont il était adoré, recueillait lesfruits de ses labeurs et enri- chissait, chaque jour, l'art de guérir par de nouveaux services. Une cruelle maladie devait, hélas! briser cette existence si utile à l'hu- manité. Notre confrère bien-aimé a rendu à Dieu son âme pure et laisse dans nos cœurs le souvenir impérissable de ses vertusj Adieu ! excellent confrère ! Adieu ! SIMONNET (JEAN-CLAUDE). Le 10 juin 1853, mouraitj avant le temps, un homme qui avait, sous la Restauration, pris une part très-active aux affaires de la cité et dans la presse lyonnaise. Né à Lyon le 1 er novembre 1795, Jean-Claude Simonnet commença sa carrière administra- tive dans notre mairie, dont il fut le secrétaire en chef jusqtfà la révolution de 1830. 11 s'y fit remarquer par son intelligence et son expérience des hommes et des choses. II y rendit d'utiles services sous les administrations de MM. Rambaud et Lacroix de Laval. Écrivain, il coopéra successivement à la rédaction des Tablettes lyonnaises, du Réparateur, et à plusieurs autres feuilles politiques ou littéraires de la localité ; et, dans toutes, il resta fidèle à sa foi politique ainsi qu'à la saine littérature. Secrétaire- archiviste de la Chambre du commerce de notre ville, il se fit dis- tinguer dans ces fonctions par une rare aptitude, une connais- sance approfondie des- lois administratives et des questions industrielles et commerciales, et par une grande facilité de ré- daction. Il laissa partout où il passa de nombreux regrets, autant par la franchise de son caractère que par son aménité et son empressement à obliger. On peut dire de lui qu'il n'eut que des amis : c'est le plus bel éloge que l'on puisse faire de cet homme de bien, qui, plein de modestie, ne rechercha, toute sa vie, que le silence et l'obscurité. LÉON BOITEL.