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478 SOUVENIRS DES ALPES.
habitants étoient obligés d'affermir la fieige du Laularel et
des autres montagnes. On se sert pour cela de ramasses, qui
sont une espèce de traîneau qu'on charge d'un petit poids-
dans le commencement; ensuite, d'un fardeau plus pesant,
qu'on Iraîne sur les neiges et qui les durcit de manière que
les chevaux et mulets passent dessus sans enfoncer. On ap-
pelle cela duriner la neige. On a aussi attention de planter
de grandes perches le long du chemin, pour ne pas s'en dé-
tourner et être en risque de tomber dans les précipices.
« Lorsque les neiges commencent à fondre abondamment
et qu'elles ne peuvent plus porter , les habitants sont pour
Jors obligés d'ouvrir le chemin jusqu'à la terre , et souvent il
arrive qu'il y en a une si grande quantité, qu'un homme Ã
cheval en est couvert quand il passe dans un chemin qui est
une tranchée de neige. Les habitants de ces contrées vont en
hiver d'une vallée à l'autre, comme dans la belle saison , en
mettant sous leurs pieds des raquettes d'un pied de diamètre ,
et quelque abondance de neige qu'il puisse y avoir, ils n'en-
foncent presque pas ; mais il faut une grande habitude pour
se servir de ces instruments, et je n'ai jamais pu en faire
usage.»(Extraitd'un Mémoire attribué au Maréchal deSaxe).
Les divers hospices, situés sur la petite roule , ont été
construits après l'expulsion des Sarrasins, lors du rétablisse-
ment des communications dans les Alpes. Cependant, quoi-
que l'époque de la création de plusieurs de ces maisons ne
soil pas certaine, il est probable qu'elles furent restaurées
ou rétablies par les Dauphins. Nous avons déjà vu qu'en 1202
André, dauphin, dota ces hospices de quelques parcelles du
prairies dans leur alentour. Louis XIII ayant passé au Lau-
larel et au Mont-Genèvre en 1629, promit quelques protec-
tions à ces deux établissements et leur accorda quelques
redevances de plus.
L'hospice du Monestier fut établi ou plutôt confirmé par