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                         L. BUTAVAND.                        409

couleur comme étrangère à la forme, et par conséquent au
modèle, objet du dessin et de la gravure, l'art ayant 5 leurs
yeux trop d'importance pour qu'on le sacrifiât à la vanité du
métier ; aussi rejetaient-ils toute surcharge de travaux bu-
rinés, pour rentrer dans l'harmonie de la simplicité primitive
des anciennes écoles de peinture, où l'expression, la pureté
du trait, la rareté des ombres devaient seuls suppléer noble-
ment tous les autres moyens qui avaient fait la réputation des
derniers graveurs.
   Ces rivalités d'écoles, les difficultés qui se présentèrent à
notre timide artiste pour se produire au sein du tourbillon
parisien, le mirent à de rudes épreuves.
   Toutefois, les progrès que Butavand avait faits depuis son
arrivée dans ce centre des arts , étaient tels qu'il crut pou-
voir, en 1836, concourir pour le prix de Rome. Ce n'était
pas une vaine présomption de sa part, puisqu'il fut reçu qua-
trième en loge. Ces éléments de succès n'eurent cependant
qu'une bien triste issue pour notre jeune artiste; car il ressort
du procès-verbal du jury, qu'après six scrutins sans résultat,
la Commission décida qu'il n'y aurait pas de premier prix
cette année-lâ.
   La gravure de Butavand fut cependant remarquée. Une
de nos sommités artistiques de l'Institut avait dit en la
considérant : tfest bien là la meilleure ; mais tout était
consommé !
   On s'accorde à dire que ce qui nuisît à Butavand dans ce
concours, ce fut une sorte de terme moyen qu'il avait adopté
dans le rendu de*son sujet, espérant ainsi concilier les opi-
nions divergentes sur les productions de son art qui préoccu-
paient incessamment les ateliers, comme nous venons de le
voir, et dont son œuvre était en quelque sorte le reflet.
   Ce fâcheux résultat du concours pour le grand prix de
Rome, quoique sensible à l'artiste qu'il en excluait doréna-