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                 LES DEUX DESHOULlÊRES A LYON.                           305
premier dans son Discours sur VElègie ; le second, dans le
deuxième chant de ses Tropes, où il s'exprime ainsi :
          Qui n'a pas retenu les vers pleins de tendresse,
          Prière qu'au Dieu PaD Deshoulière adresse ,
          Peignant des orphelins avec tant d'intérêt,
          Dans ses chères brebis qu'elle quitte à regret (1).



   V Bayle, page 18 de ses Nouvelles lettres sur VHistoire
du Calvinisme du P. Maimbourg , cite , sans en nommer
l'auteur, cinq vers extraits du Rondeau Sur le bel Esprit,
composé par MmeDeshouIières en 1677. A lafinde cette même
lettre , conduit par son sujet à parler de Loyse Labé , il dit
que Démosthène aurait bien voulu que Laïs eût ressemblé à
la courtisanne lyonnaise ; « car , ajoute—t-il, il n'aurait pas
« fait le voyage inutilement (à Corinthe), ni éprouvé
            » Qu'à tels festins, un auteur, comme un sot,
            « A prix d'argent doit payer son écot» (2).

Ou je me tromperais fort, ou ces vers se trouvaient dans la
première version du Rondeau précité, où ils ont été rem-
placés par ceux-ci :
            A prix d'argent, l'auteur, comme le sot,
            Boit sa chopine et mange son gigot.

Ces deux vers me semblent trop plats pour être de Deshou-
lières. On sait qu'elle avait composé des pièces un peu li-
bres qui sont restées inédites. La Chanson sur l'abbé Testu
ne fui publiée qu'apiès sa mort, et parut pour la pre-
   (1) Les Vers allégoriques de Deshoulières à ses enfants ont été traduits en
vers latins par M. Ut, ancien professeur de rhétorique au Collège de Lyon,
et par un de ses plus habiles élèves, Jules Servan de Sugny. Ces deux traduc-
tions sont dans VAlmanach des Muses latines, Grenoble, 1817, in-12.
  (2) OEuv. div., tome 2, p. 291 ; Dict. cril., art. Laïs. Voyez aussi le
Uimosikeniana, p. 17.
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