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                   BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                    245

 s'aperçoivent pas qu'ils ruinent dans les esprits la foi chré-
 tienne, et que, pour avoir fermé quelques maisons de moines ,
 ils n'ont rendu leur pays ni plus heureux, ni plus fort, ni plus
 religieux.
    La manie législative venant à bouleverser les têtes, on n'a
 rien vu de mieux que d'introduire dans les États Sardes notre
 loi française sur le mariage, et le ministère piémontais a trouvé
 chez nous de chaleureux apologistes , qui ont fait la leçon aux
^évêques , parce qu'ils avaient osé protester contre un projet de
 loi puisé dans notre Code, comme s'il était la vérité incarnée.
 C'est à propos de ces tentatives et des embarras qui en ont été
 la suite, que M. Sauzet vient d'adresser à M. de Cavour des
 Réflexions sur le mariage civil et le mariage religieux en France
 et en Italie. Notre ancien garde des sceaux propose au ministre
 piémontais l'adoption de la législation napolitaine, et pense
 avec raison que ce serait le moyen de concilier les intérêts de
l'Église et ceux de l'État, de donner satisfaction au magis-
trat et au prêtre, à l'engagement civil et au serment religieux..
    M. Sauzet ne voudrait pas que la loi qui fait intervenir Dieu
devant les tribunaux et qui nous demande de jurer par son nom
sacré, apprît d'autre part à l'oublier dans un des plus solennels
et des plus augustes engagements de la vie , dans le mariage ;
il se soulève de toute la force de son âme contre cette pensée
d'une loi athée, et fait ressortir tout ce qu'il y a d'inconsé-
quence à inscrire au budget les différents cultes , à honorer et
décorer les ministres de la religion, à dépenser des sommes
considérables pour l'entretien des monuments religieux , pen-
dant que , d'un autre côté, par respect pour l'irréligion ou l'in-
différence, le Code d'un grand peuple n'exigera d'autre sanction
que celle de l'officier civil dans un contrat que le christianisme a
élevé au rang de sacrement. Dans "l'état présent des choses,
l'époux se jouera , s'il le veut, des scrupules et de la foi d'une
épouse chrétienne, qui n'en sera pas moins son épouse suivant
la loi ; elle ne pourra pas, s'il n'y consent, faire bénir leur
union au pied des autels. Or, ce mépris de la sanction religieuse
et du sacrement chrétien, l'honnêteté qui reste dans le cœur