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RÉFLEXIONS SUR LE MARIAGE CIVIL ET RELIGIEUX EN
  FRANCE ET EN ITALIE, par P. SAUZET; Lyon, in-8 de
  78 pages.

   11 se manifeste bien souvent dans la vie des peuples une
étrange contradiction entre le but qu'ils désirent atteindre et les
moyens qu'ils emploient pour y parvenir ; les nations vivent
quelquefois en dépit des efforts qu'elles font pour se donner la
mort. Ainsi, on veut pour son pays des mœurs fortes et reli-
gieuses , des générations pures et morales, mais en même
temps l'on a grand soin de se tenir en garde contre l'ascendant
de la religion, et. l'on écarte Dieu autant qu'on peut des tran-
sactions sociales et de la vie quotidienne. La plus solide garan-
tie de la probité et de l'honneur se trouve repoussée par je ne
sais quelle misérable condescendance pour des préjugés et des
passions vulgaires.
   Nous avons à nos portes un peuple récemment entré dans le
régime constitutionnel et parlementaire , et qui se plonge dans
les douceurs de ce régime tant regretté chez nous par certains
orateurs tout attristés de n'avoir plus de tribune aux haran-
gues. Ce peuple a des défaites à réparer, des libertés à se don-
ner , des institutions à fonder. Que fait-il cependant ? il s'engage
dans des luttes avec l'Eglise, met ses hommes d'Etat aux prises
avec des moines, dont il confisque les biens ; pousse tant qu'il
peut à la surexcitation religieuse, et voilà que, pour ces hauts
faits , les marquis philosophes de Turin s'imaginent qu'ils ont
ouvert à leur pays une ère éclatante de prospérités. Ils ne