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242 NÉCROLOGIE. tous ceux qui l'ont connue. Mme Langlais, mariée depuis peu à une des illustrations du barreau de Paris et de la tribune fran- çaise , était la fille adorée d'une femme poète dont la France s'enorgueillit, Mme Marceline Desbordes-Valmore. Elle naquit à Lyon, pendant un des séjours que sa famille fit au milieu de nous. Comme compatriote, Ondine Langlais a droit à une place dans le' nécrologe de la Revue du Lyonnais. Nous lui devons ce sou- venir, nous qui avons pu apprécier sa belle à me , la simplicité de ses goûts et son amour de la vie intérieure, nous qui l'avons aimée pour son cœur et son intelligence d'élite. Dès l'âge de quinze ans, dans un concours ouvert à une royale naissance (celle du comte de Paris), elle avait eu le grand prix de poésie sur les nombreux concurrents qui le lui disputèrent. Nous avons , dans le temps, inséré cette pièce dans le tome x de la Revue du Lyonnais. « Inspectrice des pensionnats de Paris, nous dit un de ses biographes, M. Couturier, Mme Langlais avait passé par tous les grades dans les lettres et dans les arts. On la vit, dans les plus mauvais jours,'bravant les balles républicaines, à travers les barricades, aller, venir à ses chères écoles , moins pour inspec- ter que pour ranimer les courages et faire luire l'espérance. « Mais, hélas.' les rudes travaux d'inspection par des temps malheureux, et la transe répétée à e laisser échapper la moindre parcelle de ce bonheur domestique dont les heures s'envolaient trop vite pour elle, nous l'ont laissé voir triste et rêveuse; son œil, d'un azur si pur, levé constamment vers le ciel, redeman- dait la vie dans cette muette prière. « La vie ne lui a pas été conservée. Elle a quitté son père, sa mère, un frère, un mari qui rêvait pour elle et pour lui une bien autre destinée. Son petit donjon de la Sarthe, ses amies, ses douces compagnes, elle a tout quitté.