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EXPOSITION DES AMIS DES ARTS. 153 Lyon, soit à Paris. Ses paysages manquent d'air, ses arbres sont lourds et d'une exécution pénible. Dans le tableau de M. Edmond Hédouin, Danse mauresque (Province de Conslantine), on retrouve avec satisfaction cette manière de peindre large et puissante, et ces grands effets de couleur locale qui distinguent à un si haut degré MM. Adol- phe Lebux et Luminais. Sans avoir jamais vu l'Afrique, on peut affirmer en regardant cette toile qu'elle a été copiée d'après nature, et rendue avec la vérité la plus saisissante et la plus nette. On peut en dire autant de M. Berchère pour son Puits de Jacob et sa Rue de Lataquié. Quoique à un degré un peu inférieur évidemment, M. Wild a maintenu digne- ment sa grande réputation dans ses deux petits paysages : Vue dÎAlep et Vue de Beyrouth, où Ton remarque avec plai- sir un sentiment à la fois très-juste et très-fin de la nature orientale. Après avoir fait aux étrangers les honneurs de l'Exposition, nous terminerons cette partie de notre revue en disant aussi quelques mots des paysagistes lyonnais. L'un des plus connns, M. Allemand , dans sa Matinée d'automne et son Temps orageux , nous a mis à même d'admirer une fois de plus les admirables ressources de son talent à la fois consciencieux et hardi ; son ciel nuageux et gros de tempête est parfaitement rendu ; les arbres sont peut-être un peu noirs ; mais les eaux grossies du torrent qui se précipite à travers la forêt sont d'une vérité saisissante et d'un grand bonheur d'exécution. M. Pon- thus-Cinier a exposé un grand nombre de toiles, parmi les- quelles nous indiquerons, par préférence, un cadre de forme ovale qui a pour titre : au bord de l'Eau, et qui réunit un très-grand charme de site à un dessin correct et à une séduisante couleur ; puis un petit tableau tin et distingué de ton , qui représente des mulets en marche sur une route très-pittoresque. Nous aimons moins le bon Samaritain , où