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            Doyaj&e littéraire m tëxhs.


       PÉLOPONÈSE.
                    MANTINÉE. — TRIPOLI.


                                 I.

                              STÉNO.


   Après avoir quitté le khan d'Agladocampo, il faut descendre
dans une vallée aride, et remonter encore pour atteindre les
plateaux élevés de Tripoli ou Tripolitza. Au sortir de cette vallée,
le chemin s'égare entre deux hautes roches ; l'espace qui
les sépare est si étroit, le précipice si béant, que leurs flancs
abrupts semblent en plusieurs endroits sur le point de se re-
joindre. Les orages, les torrents, les tourmentes de la nature
semblent avoir seules contribué à tracer ce sentier dangereux
et menacent sans cesse de le détruire ; on l'appelle l'échelle du
bey (çvxkx TOU paéi).' k chaque pas, en Grèce, les communica-
tions d'un pays à l'autre semblent interrompues par les diffi-
cultés qu'offrent ces défilés étroits et scabreux. Cependant il
n'en est rien ; les chevaux même y passent chargés de leurs ca-
valiers ou de pesants fardeaux ; ils conservent toute leur ardeur
et toute leur énergie pour gravir ces routes difficiles, où un
faux pas, une frayeur, une faiblesse fortuite les précipiteraient
infailliblement dans l'abîme. A ce moment, leur œil s'enflamme,