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                 LETTRE SUR LES TROIS BURCHARD.                          95
 paraît avoir été presque nominale , car on ne les voit intervenir
 dans aucune des chartes données sous le règne de Burchard Ier.
 Ce n'est que sous ses successeurs que les comtes de Lyon ou du
 Forez reparaissent dans les documents comme exerçant les fonc-
 tions de cette dignité. » Voilà qui contredit votre première asser-
 tion, car il semble en résulter que les comtes ne paraissent
 exercer l'autorité que lorsque les archevêques ont acquis la puis-
 sance temporelle sur Lyon...
    Je regrette beaucoup, Monsieur , que l'absence de documents
 vous ait conduit à cette conclusion erronée. Les monuments que
 j'ai recueillis prouvent, au contraire, que les comtes de Lyon
 (je ne dis pas de Forez, car les comtes ne prirent ce nom que
 lorsqu'ils eurent été évincés du chef-lieu de leur fief par les ar-
 chevêques ) étaient tout-puissants dans la première période féo-
 dale. Je pourrais vous citer ici à l'appui de mon opinion plu-
 sieurs chartes de Savigny et de Cluny ; mais j'ai des preuves
 plus authentiques encore, ce sont les monnaies trouvées, il
 y a quelques années, par M. Thibault, et qui toutes portent
le nom du comte (Vuillelmus), accompagné, sur quelques-
 unes, de sa qualité [cornes), et, sur d'autres, du monogramme
 du roi de Bourgogne [Conrad), frère de l'archevêque. Vous
voyez qu'il est impossible de produire un témoignage plus
 concluant de l'autorité incontestable et incontestée des comtes
 au milieu du Xe siècle , car vous savez aussi bien que moi que
Conrad ne commença à régner réellement que vers 942.
    Pour que rien ne gêne votre système, vous allez jusqu'à con-
tester aujourd'hui les indices chronologiques d'un acte que vous
aviez vous-même invoqué précédemment : c'est le procès-verbal
d'un plaids tenu à Riotiers par le comte Gérard, et dans lequel
une dame Ailmodis fait quelque donation à Cluny. Cet acte, que
j'ai publié il a plusieurs années déjà dans la Revue de la No-
blesse (1), d'après les copies authentiques de ia Bibliothèque na-

   ( i ) Année 1845 . Voyez ma Notice sur les seigneurs de Beaujeu , premier
jet d'une histoire du Beaujolais , dont je m'occupe activement, ainsi que de
celles du Lyonnais et du Forez.