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• 58 LES TOURISTES A HOME. qui ornent les quatre angles de la coupole, sont peints assis dans des disques de huit mètres et demi de diamètre ; la seule plume de saint Luc est longue de deux mètres. La grande nef n'est soutenue que par quatre énormes massifs et autant d'arcatures ; chacun de ces piliers carrés a dix mètres et demi de côté. Je n'insisterai pas sur le défaut capital de ses immen- ses dimensions, qui empêchent toute comparaison, et par con- séquent rapprochent ridiculement les distances. Il est évident que la comparaison oculaire est le seul moyen de juger l'étendue. Une fois que nous nous sommes recueillis, nous voulons nous rendre compte de la grandeur du plus vaste temple du monde chrétien, et alors que faisons- nous? nous étudions la stature proportionnelle des visiteurs, et nous calculons leur éloignement par leur petitesse appa- rente. Si la taille des individus croissait réellement en raison de la distance, nos yeux seraient continuellement trompés, et nous n'aurions aucun moyen de résister à l'illusion. La raison en vertu de laquelle saint Paul nous impressionne par sa grandeur, c'est que la partie intérieure, jusqu'au trans- sept, n'est pas soutenue seulement par quatre énormes piliers, mais par une forêt de colonnes svelles. Qualre rangs de vingt colonnes chacun supportent les cinq nefs, et permettent au spectateur de porter ses regards au milieu de ces 80 fûts de granit du Simplon, surmontés de chapiteaux corinthiens, et servant de point d'appui à des arcs à plein cintre. L'œil peut établir une, longue ligne de dégradation, et la mulliplicitê des supports prédispose naturellement l'esprit en faveur de la vaste capacité du vaisseau qui les contient. La frise qui doit être ornée d'une immense quantité de médaillons en mosaïque représentant la longue série des papes, contribuera nécessai- rement à augmenter l'illusion d'une vaste étendue. Ce que je dis là est si vrai, que Bernin, voulant donner une apparence très-spacieuse au grand escalier du Vatican, scala regia, a