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462                      MA11IE PETIT-JEAN.
 inspira le sujet de son tableau d'une jeune femme soignant sois
 mari malade et son enfant au berceau. Å’uvre beaucoup plus
 capitale que la précédente, elle l'envoya en 1824 à l'exposition
 du Louvre. Ce tableau lui mérita du gouvernement une médaille
 d'or. Oh ! quel beau jour pour elle que celui où lui parvint la lettre
 du ministre qui lui annonçait, de la part du roi, cette honorable
 récompense ! Combien son cœur se remplit de joie et de bon-
 heur ! Elle n'avait jamais rêvé tant de gloire, elle ne s'en croyait
 pas digne... Excellente femme! elle était encore une preuve que
la modestie est l'apanage du vrai talent. Combien elle se promit
intérieurement de répondre à ce brillant encouragement par un
redoublement d'ardeur et d'application !
   Malheureusement, l'enseignement, source de quelques béné-
fices qu'elle ne pouvait négliger, venait lui prendre le temps
qu'elle aurait désiré consacrer entièrement à l'art. Cette lutte in-
cessante entre la nécessité et ses goûts la désespérait. Comment
entreprendre quelque chose de capital sans loisirs assurés , en
un mot, dans les courtes heures que le hasard lui procurait?
Nous devons appuyer sur ce point pour faire comprendre tout le
mérite de notre artiste, et tout ce que ses œuvres eussent gagné
à la suppression de ses entraves. — L'inspiration, même le sim-
ple entrain, ne vient pas à commandement, à heures fixes, et
sans eux pourtant, que peut-on faire dans l'art?
   Malgré ces fâcheux obstacles, on vit cependant sortir de ses
pinceaux, dans les années qui suivirent ce premier succès, plu -
sieurs tableaux d'une certaine importance, marquant chacun de
nouveaux progrès dans son faire, sa manière de voir et de sentir.
Mentionnons simplement et sans commentaires ceux que nos
souvenirs peuvent nous rappeler.
   D'abord, une assez grande quantité de portraits, soit en grand,
soit en petit, genre difficile, auquel la finesse et la sensibilité de
son organisation lui eussent fait atteindre un haut degré de per-
fection si elle s'y fut entièrement livrée. —Ensuite deux toiles de
moyenne dimension, représentant l'une saint Charles Boromée
et l'autre 1' Adoration du Sacré-Cœur de Jésus, tableaux exécutés
pour l'église de la communauté des sœurs de Saint-Charles, dont