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 322                         AUTOGRAPHES

      Un autre motif qui me le fait désirer bien ardemment, c'est
  que tout mon avoir au monde, consistant en un revenu de
  trois à quatre mille francs d'une propriété de ma femme , située
  en Italie, je pourrais, étant à Paris, partager pendant ma déten-
  tion ces faibles ressources avec elle, et lui éviter un déplace-
  ment coûteux et que nous ne poumons que péniblement suppor-
  ter, ne voulant pas contracter des dettes auxquelles elle ne pour-
  rait pas faire honneur, se trouvant en outre obligée à donner ses
  soins à notre seul enfant, une demoiselle de douze ans fort
  intéressante ; je pourrais et recevoir les consolations de ces êtres
  qui me sont si chers et en recevoir aussi nombre de secours
 dont je serai privé à Lyon.
     Je sais bien, Monsieur le Comte, que ces motifs ne sont pas
 d'un intérêt général, et que, par conséquent, ils ne peuvent pas
 être pris en considération, mais ils m'ont paru de nature à
 toucher une âme sensible , et je n'ai pas hésité à vous prier
 de ne pas trouver mauvais que je vous en fisse la confidence
 pour réclamer, en cette occasion , de votre bon cœur toute la
 protection que le malheur peut inspirer.
     Beaucoup de personnes en crédit peuvent m'être utiles à Paris ;
j'ai même réuni là les pièces que j'aurai besoin de produire
 dans le cours de ma procédure. pour détruire ou justifier des
inculpations , ou pour faire connaître des faits qui peuvent
m'être très-favorables ; elles sont parmi un très-grand volume
de papiers insignifiants, d'où moi seul je puis bien les débrouil-
ler , et le transport ici en deviendrait long, incommode,
coûteux et peut-être même peu sûr.
    Puis-je, d'après cet exposé, Monsieur le Comte, me promettre
que, par un pur intérêt de cœur pour le malheur, vous voudrez
bien vous joindre à moi pour solliciter ma translation à Paris;
je crois que c'est d'une importance majeure dans mon affaire;
il m'est donc bien permis de le désirer et solliciter ardem-
ment.
    La grande bonté du roi me donne le droit de l'espérer.
    Je vous prie, Monsieur le Comte, de tolérer cette démarche
confidentielle de ma part et dont je vous demande le secret