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232                       PIERRE REVOIL.
 gnage d'un de ses biographes, elle lui aurait été rapportée par
 Revoil lui-môme, prouve une fois de plus que les grands ar-
. tistes ne participent pas tous également, en ce qui touche leur
 orgueil, à la faiblesse humaine, et si le peintre illustre de Léo-
 nidas et des Sabines qui faisait le plus grand cas d'un dessin
 exact et sévère ne dédaigna pas, comme on l'assure, l'avis d'un
 obscur écolier, il dut par là même apprécier d'autant plus en
 lui cette précieuse qualité, qui fut plus tard l'une des causes de
 sa réputation.
     L'enseignement artistique que 4es jeunes peintres de cette
 époque recevaient dans l'atelier de David, était trop en har-
 monie avec les premières études de Revoil, et les tendances
 naturelles de son talent pour qu'il ne mît pas sincèrement
 à profit les leçons et les exemples du maître. Il les suivit
 avec ardeur, et s'il n'en retira par les qualités brillantes de cou-
 leur et d'effet, que cet enseignement ne comportait pas, il
 leur en dût pourtant d'éminentes : un style noble et distingué,
 un goût pur, un faire toujours net et consciencieux, tout ce qui
 résulte enfin des excellentes doctrines artistiques dont il usa
 plus tard comme professeur et qu'il sut inspirer à ses élèves.
     Après un temps assez long qu'il employa à se perfectionner
 dans la pratique de l'art, Revoil revint à Lyon. Plus modeste en
 cela que beaucoup d'artistes contemporains qui, à peine en pos-
 session des éléments de la peinture, hasardent aussitôt un pré-
  somptueux début, dont ils se relèvent ensuite difficilement
 pendant toute la durée de leur carrière, l'élève de David commença
 simplement à donner des leçons en ville, et à peindre quelques
 portraits. Ces premiers essais, dont il serait peut-être difficile
  aujourd'hui de retrouver les traces, ne furent pas, sans doute,
 très - remarquables, et s'ils n'ajoutent rien à la réputation
 de leur auteur, ils ne furent pas cependant sans utilité pour
  lui, car ils augmentèrent son savoir comme peintre, en le
  mettant quelquefois en présence de la difficulté pratique la plus
  sérieuse que les arts d'imitation puissent présenter.- l'obligation
  étroite de reproduire le modèle, en luttant corps à corps avec la
  nature. Revoil en avait d'autant plus besoin, que s'il faut en