Revue du Lyonnais » série 2 - n°5 ( 1852 ) » pp.212

212                    HISTOIRE DE LA VILLE
    Par l'article 20, « si un chevalier ou un gentilhomme injurie
 un bourgeois jusqu'à le frapper, les autres bourgeois pourront
l'arrêter, jusqu'à ce qu'il ait donné caution de plaider devant
le seigneur.
   Par le 33 e , « le créancier pouvait, de sa propre autorité, faire
vendre tous les immeubles de son débiteur, jusqu'à ce qu'il fût
payé. »
   Le 4i e « défendait au créancier d'un gentilhomme de faire
vendre son cheval, pendant qu'il le montait. »
   Par le 46e article, « le seigneur de Trévoux s'interdit, à lui
 et à ses officiers, le droit de prendre sans payer aucun effet
et aucune denrée qui appartiendrait à quelque bourgeois de la
ville. » Combien devait donc être triste la condition des serfs
et injuste la domination des seigneurs, pour qu'un tel article
soit cité comme un privilège !
   Par le 66e, « le seigneur, s'il y avait guerre, ne pouvait saisir
la maison et les effets qu'un sujet du seigneur contre lequel
il guerroyait, possédait à Trévoux, mais il devait les garder et
les défendre, pour qu'ils ne souffrissent aucun déchet et dépé-
rissement. » Cet article juste et humain nous montre que tous
eeux qui avaient le titre de bourgeois à Trévoux n'y résidaient
pas. Il suffisait, sans doute, de posséder une maison dans la
ville pour y avoir droit de bourgeoisie.
   Par l'article 68, « les bourgeois étaient tenus de travailler aux
fortifications de la ville et d'en garder les portes ; mais ils étaient
dispensés de travailler aux fortifications du château et d'y faire
le guet ; ils étaient aussi exempts des corvées : ils n'étaient
astreints à suivre le seigneur à la guerre, qu'à une journée de
leur domicile. »
   Voici l'article 73 qui montre que, chez nos bons aïeux, le ma-
riage n'était pas plus exempt d'orages que de notre temps. « Le
bourgeois ne doit point d'amende au seigneur, pour avoir battu
sa femme, l'avoir appelée larronne et dit d'autres mots inju-
rieux. »
   Par un autre article, « ceux qui étaient convaincus d'adultère
étaient tenus de courir nus par la ville, ou de payer 60 sous