Revue du Lyonnais » série 2 - n°5 ( 1852 ) » pp.165

                        BOURG-EN-BRESSE.                         165

    Quant à la célèbre église de Brou, consacrée à saint Nicolas-
de-Tolentin , et située à l'extrémité du faubourg le plus méridio-
nal de Bourg, c'est la pompe palatine et la splendeur prin-
 cière ciselées dans le marbre et la pierre, vitrifiées dans les
blasons, sculptées dans le bois. Des larmes d'or ont coulé à
 pleins flots sur ce monument de la douleur et du luxe. Comme
 ornementation et détails, ce temple, de la fin du XVe siècle, n'a
pas de rival. L'accès de l'église de Brou, qui n'est point paroisse,
mais sert de chapelle au séminaire établi dans ses dépendances,
n'est pas libre à toute heure. On s'adresse à l'excellent cicérone,
dont la figure liturgique frappera le visiteur le plus vulgaire ,
et qui s'empressera d'introduire les amis de l'art : il vous
expliquera les tombeaux , les stalles , les verrières , le jubé, la
chapelle domestique à cheminée , annexée au temple , avec un
enthousiasme calme et une verve modeste , sur lesquels les cicé-
roni d'Italie , de Sens et d'Amiens devraient modeler les leurs.
L'histoire de Brou est stéréotypée dans la mémoire de Jambon,
type bressan s'il en fut, concierge du grand séminaire diocésain.
A côté de l'église , il y a deux cours inscrites dans des cloîtres ,
dont tous les cœurs poétiques comprendront la mélancolique
suavité. Quant à l'étymologie de Brou# elle vient de Broglium,
comme le mot Bresse, comme Brosse , Brescia , etc.


                                 V.

   Bourg est une des cités françaises dont la presse locale s'exerce
avec le plus de patriotisme, d'intelligence et d'activité sur l'his-
toire particulière. — La grave question du régime des étangs de
la Dombes , qui mit taut de plumes et d'opinions en émoi, à
deux reprises différentes , y eut un fort grand retentissement.
   La bibliographie moderne particulière à Bourg est immense ,
et fait honneur aux presses de MM. Dufour, Bottier, Milliet-
Bottier, son successeur et son gendre. La science, l'art, les
lettres , l'agriculture y sont cultivés avec émulation , avec goût.
   Cette cité vient de perdre, en Mgr Dévie, évèque de Belley, un