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LES TROIS BURCHARD. 125 se voyant en mesure de faire exécuter ses arrêts salutaires, appela auprès de lui les députés du clergé de Lyon, qui acceptèrent Odolric. Celui-ci partit pour sa métropole revêtu des ornements précieux dont l'Empereur l'avait gratifié en le nommant. Il fut accueilli à Lyon et reconnu en qualité d'archevêque par le clergé et le peuple assemblés pour sa réception. Le nouveau prélat ré- tablit la paix et la tranquillité dans son diocèse ; néanmoins il mourut subitement après cinq ans de siège, le 10 juin 1046 , et sa mort fut attribuée au poison. Quant à Burchard, il ne sortit plus de son abbaye, prenant peu, ou point de part à ce qui se passait en dehors de son ressort abbatial ; néanmoins, il continuait à porter le titre d'Archevêque, même après l'élection canonique d'Odolric au siège de Lyon (1). Cependant les fatigues d'une vie orageuse , et les douleurs d'une longue captivité , aussi bien que les cruels mécomptes d'une ambition déçue, abrégèrent la vie du prélat guerrier, qui mourut, dans la force de l'âge, à Saint-Maurice, en même temps qu'Odol- ric, qui tenait sa place sur le siège de Lyon, où leur anniversaire à tous deux est marqué sur le nécrologue de l'église de Saint- Jean , sous la même année et le même jour, savoir : le 10 juin 1046 (2). Exemple bien remarquable des vicissitudes et du néant des grandeurs terrestres ! Fr. DE GmGiNs. (1) Voyez la charte d'Humbert, comte de Maurienne, en faveur du monas- tère de Saint-Chef de Grenoble , du 22 juin 1042 , signée par Burchard, ar- chevêque, (Guicbenon, Hist. de Savoie , t. II, p. 7). (2) « Anna 1046, Junii &° Idus, otierunt Odolricus lugdunensin archiepisco- pus et Burchardus archiepiscopus. » (Vide Miscell. Bibliolli. de Lyon , ma nuscrit, n° 1256, h* 2).