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112                     LES TROIS BURCHARD.
cause de la dispute élevée entre l'archevêque de Vienne et Vér
vêque de Màcon (1), au sujet de certains religieux de Cluny éta-
blis dans le diocèse de Vienne, dont l'archevêque devienne avait
fait l'ordination, contrairement aux droits de l'évêque de Mâcon.
Cette querelle avait fait grand bruit et fut l'objet de vifs débats
dans l'assemblée, entre les partisans des deux prélats opposés
et ceux d'Odillon, abbé de Cluny, qui prétendait que ses religieux
étaient exempts de toute juridiction épiscopale. Dans ce synode,
présidé par Burchard II, archevêque de Lyon, où il exerçait
nécessairement une haute influence par sa naissance, son rang
et son crédit, notre prélat donna une preuve éclatante de sa
justice impartiale: car, Burchard, archevêque de Vienne, qui
était son frère utérin (2), y fut condamné et obligé de faire
amende honorable. C'est ainsi que les contemporains reconnais-
saient en toute occasion les qualités eminentes de ce vertueux
prélat. On trouve une charte qui se termine par cette formule
remarquable, quoique un peu ampoulée : « Donné en l'an de N.
S. J. CH. 1007, le seigneur Rodolfe roi, tenant dans sa main le
sceptre de la royauté, et la crosse archiépiscopale de l'église de
Saint-Etienne de Lyon étant portée avec non moins de vigueur
que de mansuétude, par le vénérable seigneur Burchard (3). »
   Le roi Rodolphe donna bientôt une marque nouvelle et écla-
tante de l'affection qu'il portait à son frère, l'archevêque de
Lyon : vers l'an 1002, il se démit en sa faveur de la dignité
à'abbé commendataire de la royale abbaye de Saint-Maurice.
Burchard gouvernait déjà depuis plusieurs années cette célèbre
communauté, avec le titre de prévôt, emploi dans lequel il fut
immédiatement remplacé par Anselme, évêque d'Aoste, son frère
utérin (4). Les premières dignités de ce monastère étaient res-

  (1) Gallia christiana, t. IV, p. 7 9 , — e t Labbc, concilior.
  (2) Burchard succéda à l'archevêque Saint-Théobald, de Vienne (f 21 mai
an 1000), et occupa ce siège jusqu'à sa mort, arrivée le 20 août de l'an 1052.
(On a une charte de lui datée IVnonas Februarias, an, XI Rodulfiregis).
  (3) Masures de Vile-Barbe , p. 584.
  (4) Charte de Burchardus arckiepiscopus Lugdunensis et Âbbas Sancli Dlauricii
Agaunensis et Âmelmus episcopus augustensis, ejusdem loci prœposilus, frater
smis i du 1 e r novembre 1002. ( Archives de Saint-Maurice).