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                    DE L'HISTOIRE DE FRANCE.                      517

nous efforcerons d'apprécier leurs vues et leurs idées pour ju-
ger leurs actes. Telle est la direction que les études modernes
ont donnée à la science de l'histoire ; telle est la vraie manière
de la comprendre et d'en tirer un enseignement, d'en faire pour
nous, comme l'avaient compris les anciens, l'expérience des âges.
Historiée vitœ et m,orum magistra.
   Ainsi, nous ne ferons pas comme cet historien moderne, si
éminent d'ailleurs, et qui a débrouillé tant de choses obscures
dans nos annales, mais qui, étranger à la France, exprime à
chaque page la fatigue qu'il éprouve, et se plaint de ne pas voir
les rois et les papes se conformer aux règles de la philosophie
et de l'économie politique actuelle. Nous entreprendrons de nous
assimiler le passé ; nous ne résisterons pas à l'enthousiasme na-
turel que peuvent nous inspirer ses noms illustres et les grandes
choses qu'il a faites. Nous vanterons souvent au moyen-âge l'ac-
tion de l'Eglise, celle de la royauté, celle de la chevalerie. Nous ne
pouvons pas oublier que nous leur devons nos titres dans le
passé, nos plus brillants souvenirs nationaux, et les plus puis-
sants éléments de notre civilisation. Nous serons souvent pour
le pouvoir ; la vérité, d'ailleurs, nous le commande. Le pouvoir
est encore aujourd'hui chez les peuples modernes l'instrument
le plus actif de la grandeur et du progrès ? combien cela n'était-
il pas plus vrai au moyen-âge, quand la société divisée profon-
dément , sans intérêts communs, sans lumières communes, sans
règle enfin et sans boussole, était plus incapable que jamais de
se diriger elle-même et de marquer seule la route de ses des-
tinées ?
                             C. DARESTE DE LA CHAVANNE.