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                   LA. GROTTE DE LA BALME.                     475
    Le texte peut se rétablir ainsi: Dits manibus Julii Clari, G...
 Julii Corneliani, decurionis lugdunensis et Moclestiœ • Gemi-
 nantis filii gui vixit annis tribus, diebus V, parentes filio dut-
 cissimo.
    A la troisième ligne, le mot Geminans est bien conservé. Il
 ne saurait être que le nom patronimique de Modestia. Si l'on
 nous objecte la singularité de ce nom, nous citerons celui de
Julia Soemias, mère de l'empereur Héliogabale.
    Voici notre traduction : Aux dieux mânes de Julius Clarus,
 qui a vécu M ans et V jours, fils de C       Julius Cornelianus,
décurion lyonnais, et de Modestia Geminans, des parents à
 leur fils très-chéri.
    Au bas des escaliers de la fontaine, devant la Grotte, on voit
 engagé, dans la maçonnerie, un fragment de cippe, portant les
restes d'une inscription très-fruste que nous avons dessinée. On
 y distingue seulement des terminaisons de noms qui nous ap-
prennent que c'est le tombeau élevé à une femme, sous la consé-
cration Dits manibus.
    A la demande de M. Bonnaire, toutes ces inscriptions doivent
 être réunies à plusieurs fragments antiques dans le vestibule
 de la Grotte. Cette petite collection archéologique, formée
 sous un portique de la nature, offrira un nouvel intérêt aux
visiteurs.
    L'ère du moyen-âge a doté la Balme de monuments remar-
quables d'architecture religieuse, civile et militaire. Avant de les
décrire, il est convenable de mentionner un fait historique im-
portant: c'est le séjour fréquent, sur ce territoire, des Dauphins
de la maison de la Tour, princes souverains de cette province.
Leur château était bâti sur une éminence, à côté de l'église. Val-
bonnais, historien du Dauphiné, rapporte plusieurs lettres de
ces princes, ainsi que divers actes publics passés en leur pré-
sence, et datés de la Balme.
    C'est au château de la Balme que furent expédiées, le 15 avril
1335, par Louis, comte d'Ottingen, au nom de Louis de Ba-
vière, empereur d'Allemagne, les lettres patentes sollicitées par
la vanité du dernier Dauphin Humbert II, pour l'érection de ses