page suivante »
HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON. 469 L'affreux aspect des Jacobins A fait fuir les arts et les grâces. Vainqueui's de ces lâches coquins, Du plaisir recherchons les traces. Rendons aux jeux, à la gaîté Des jours sauvés de la tempête. Ce n'est qu'aux pieds de la beauté Qu'un Français doit perdre la tête. La guerre que Pelzin faisait aux hommes de la Révolution ne pouvait pas se terminer sans quelque retour offensif de la part de ses ennemis. Le numéro 97, du 10 pluviôse an IV, 30 jan- vier 1796, venait à peine de paraître que Pelzin fut arrêté, em- prisonné, puis conduit à Grenoble de brigade en brigade et dé- tenu avec huit autres Lyonnais. Sur leur demande d'être jugés, le citoyen Morenas, juge de paix, vint visiter le registre d'écrou, et, ne trouvant aucune charge sérieuse contre eux, ordonna de les mettre en liberté, c'était le 13 ventôse au matin. Le même jour, arrive à Grenoble un ordre du représentant Reverchon, en mission à Lyon, qui rejette leur demande de mise en juge- ment et confirme leur incarcération. Il n'était plus temps, les prisonniers étaient libres, et, grâce au dévoûment des Greno- blois qui les cachèrent, ils purent braver les mandats lancés contre eux. Cependant, l'esprit public se prononçait de plus en plus. Pel- zin put revenir à Lyon, et le 10 floréal (29 avril 1796), le journal, après un silence de trois mois, reparaissait aussi énergique et aussi implacable que par le passé. Dès-lors, l'imprimerie de Daval, qui était quai et maison An- toine, se trouve être quai et maison Saint-Antoine, 8. Ce chan- gement était toute une révolution religieuse, politique et sociale. C'était un retour vers des croyances qu'on avait voulu vaine- ment anéantir. Quand le règne des Jacobins eut touché à sa fin, la mission du Journal de Lyon se trouva finie. Le 9 septembre 1797, il donna un dernier numéro, mais en mourant il lança encore