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DE LA FACULTÉ DES LETTRES. 441 des candidats. La version et le grée, voilà les deux~causes princi- pales de l'échec du plus grand nombre. Trop souvent, l'expli- cation dés auteurs grecs non-seulement atteste l'absenee de toute préparation spéciale, mais encore l'ignorance des premiers éléments de la langue. Il reste beaucoup à faire pour les au- teurs français comme pour les Grecs et les Latins. Il ne suffit pas d'une insignifiante analyse du sujet et des divisions de l'ou- vrage, ni de quelques détails biographiques, il faut montrer qu'on en connaît et sent les beautés, et faire preuve de jugement et de goût. N'est-ce donc pas là ce qu'on apprend en rhétori- que ? C'est en histoire et en géographie qu'ont eu lieu les pro- grès les plus sensibles, mais la plupart des candidats se montrent encore très-ignorants de la géographie politique, de la forme des gouvernements et des institutions politiques et religieuses les plus générales, même des principaux Etats de l'Europe. Enfin, nous avons cru remarquer, surtout au chef-lieu de la Faculté, un affaiblissement dans les réponses suc la philosophie, la physique et les mathématiques qui, jusqu'à présent, avaient été la plus forte partie de l'examen. Les dernières questions surtout étaient à peine préparées. A quoi faut-il attribuer cet affaiblissement fâcheux, qui, s'il devait continuer encore, com- promettrait bientôt le faible progrès que je vous signalais tout à l'heure? J'en connais deux causes, l'une déjà ancienne, l'autre nouvelle. La première est cette singulière divergence qui a existé jusqu'à présent entre le programme des auteurs du baccalau- réat et la liste des auteurs classiques, au grand détriment des établissements de l'état, obligés de se conformer à cette liste. Ainsi, dans un lycée, l'élève arrive en philosophie, n'ayant pas même jeté les yeux sur les auteurs qu'il est tenu d'analyser d'ap- précier et d'expliquer devant nous à la fin de l'année. Pour sup- pléer à ce défaut de préparation, il fait de prodigieux efforts au der- nier moment, et il entreprend de préparer en courant ces auteurs qu'on aurait dû, de préférence à tous les autres, lui tous faire étu- dier pendant le cours de ses humanités. Ainsi, un temps précieux et nécessaire est enlevé à la philosophie, à la physique et aux ma- thématiques ; ainsi, le progrès dans l'explication française, grec-