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412 HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON. maie annonçait ainsi son retour dans le courant de Messidor : ÉGALITÉ, LIBERTÉ, JOURNAL DE COMMUNE-AFFRANCHIE ET DES DÉPARTEMENTS DE RHONE ET LOIRE. LE PATRIOTE D'AUMALE, A SES FRÈRES DE COMMUNE-AFFRANCHIE ET DES DÉPARTEMENTS DE RHONE ET LOI&E. SALUT ET AMITIÉ. a L'innocence peut être méconnue , outragée , chargée de chaînes, traînée de cachots en cachots , et de là traduite au pied d'un tribunal redoutable. Mais, une fois amenée devant ses juges, l'innocence invoque le secours de la vérité, son immortelle sœur. Cette sœur bien-aimée l'entend, elle ne balance pas ; elle fend la voûte des cieux , descend vers l'opprimée , écarte de son front les nuages amassés par la calomnie , la montre aux juges telle qu'elle est ; et les juges alors, délivrés des prestiges dont on les environnoit, procla- ment avec joie le triomphe de l'innocence. » Citoyens , telle a été ma position , et telle est la justice éclatante que j'ai obtenue de la Commission révolutionnaire, le 28 pluviôse dernier. « Au sortir de ma longue et douloureuse captivité , mes premiers pas se dirigèrent vers la Société populaire, qui déclara solennellement m'avoir con- servé son estime, et le lendemain je partis pour Paris. Je n'y suis point allé, citoyens, pour y faire retentir des cris de haine et de vengeance contre mes persécuteurs, mais pour rassurer ma famille éplorée, pour détromper ceux de mes amis que la calomnie avoit pu séduire un instant ; en un mot pour réparer ma santé altérée , mes forces affaiblies par les maux de tout genre, et par le fiel dont on m'avoit abreuvé pendant deux mois. « Aujourd'hui, mes braves frères, je reviens parmi vous reprendre mes travaux et poursuivre la tâche qui m'étoit imposée : je reviens continuer mon journal. Sentinelle vigilante et infatigable , je saurai toujours me tenir aux avant-postes de la vérité. Je surveillerai les intrigants ; je poursuivrai les conspirateurs jusques dans leurs repaires les plus sombres ; j'arracherai aux faux patriotes le masque dont ils se couvrent et sous lequel ils abusent le ré- publicain confiant; enfin puisque la probité, la vertu, les mœurs et l'instruc- tion sont à l'ordre du jour , je m'opposerai de tous mes efforts à ce que cet ordre soit jamais interrompu. « O vous qui chérissez la Convention nationale, le Comité du salut public et le gouvernement révolutionnaire, vous qui voulez le bonheur de vos frères et le triomphe de la liberté, patriotes de tous les pays, communiquez-moi vos