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39-1                      DES SEGUSIAVI L1BERI.
   VI. Lorsqu'on voit que les villes mêmes qui avaient été dotées
du Jus italicum, étaient soumises à certaines contributions en
nature et au recensement, comment serait-il possible d'admettre
que les cités auxquelles l'Empire accorda le titre de libéra
furent exemptes de tout tribut et impôt ?
   Pour prétendre que les cités libres jouissaient d'une immunité
complète, parfois , d'après M. Dureau de la Malle (1 , p. 329},
et en donnant au mot tribut une signification qu'il n'a pas dans
cette circonstance, l'on invoque un passage de Pausanias dans
lequel cet historien dit que Néron avait accordé la liberté à la
Grèce, mais que Vespasien l'abolit et soumit de nouveau ce pays
à un tribut (1).
   Ceci ne prouve nullement que la Grèce n'acquittait aucune
espèce d'impôts envers les Romains, alors qu'elle jouissait de la
liberté qui lui avait été accordée. Pausanias ne dit autre chose,
si ce n'est qu'elle ne payait plus alors le tributum ou stipendium
 dont elle avait été frappée auparavant et que payaient tous les
peuples soumis au tribut et à l'autorité d'un gouverneur ;.
condition sous laquelle elle fut de nouveau replacée, lorsque
Vespasien lui enleva son indépendance qui lui avait été rendue
par iNéron. Tel est le seul et véritable sens des termes de Pausa-
nias qui s'expliquent d'ailleurs suffisamment par ce fait que Ves-
pasien imposa en même temps à la Grèce et le tribut et un
 gouverneur.


   (1) Voyage historique de la Grèce. — Achaie. Liv. 2.
   Pour prétendre que les cités libres étaient exemples d'impôts envers les
Komain?, l'on cite quelquefois les expressions suivantes d'un sclioliastc in-
connu de Cicéron: aliœ civitates sunt slipendiariœ, alite Hberœ. Il est difficile
de s'expliquer comment ou peut voir une preuve de l'immunité des cités
libres, dans ces expressions qui ne témoignent que d'une seule chose très-
-vraie, à savoir la différence qui existe entre les cités libres, qui étaient régies
parleurs lois et leurs magistrats et les cités tributaires ou stipendieuses qui
étaient sous fa coupe absolue des Romains; différence considérable et qui
justifie parfaitement ce que dit le scholiaste. Aliœ civitates sunt stipendiariœ,
 alias libéra.