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384                     DES SEGUSIAVI LIBERI.
mœurs et à la religion des Romains, comme on peut en juger
par le concours des soixante cités des Gaules à l'érection du
temple et de l'autel qui furent dressés en l'honneur d'Auguste,
dans la ville de Lyon (1). Lorsqu'on voit l'adulatrice préten-
tion des Arvernes à se dire frères des Romains, fratres san-
guinis ab Iliaco (Lucain. 1,427), ou bien encore l'empressement
des Eduens à être admis à la complète participation du droit
 civil et des dignités des vainqueurs, l'on comprend combien
ces peuples prisaient peu les avantages attachés à leur condition
 de fœderati ou de liberi.
    Maintenant que nous connaissons les divers modes de sujétion
 que les Romains imposaient aux peuples qu'ils avaient soumis,
 ainsi que les privilèges qu'ils accordaient à quelques-uns d'en-
 tr'eux, voyons d'abord comment ils disposaient de la propriété
 de ceux qu'ils réduisaient en province, et nous verrons ensuite
 si, spécialement dans les Gaules, les peuples qui avaient le ti-
 tre de fœderati ou de liberi n'étaient pas assujettis au tribut
 public.

                                    §2.

   I. Appien, d'Alexandrie, dans son Histoire des guerres ci-
viles de la République romaine(liv'• I, c. 1), nous apprend que
« les Romains, en subjuguant partiellement l'Italie par la force
des armes, étaient dans l'usage ou de s'approprier une par-
tie du territoire du peuple vaincu pour y bâtir une ville, ou de
fonder, dans les villes déjà existantes, une colonie composée de
citoyens romains. La portion de territoire dont le droit de
conquête les avait rendus propriétaires, ils la distribuaient sui-
te champ si elle était en valeur, à ceux qui venaient s'y éta-

   (1) Voir : Inscriptions antiques de Lyon, par M. de BOISSIEU, page 84 et suiv.
 où II rapporte diverses inscriptions montrant que les Ârverni liberi et les Edui
fœderati avaient des prêtres à Lyon, auprès de l'autel de Rome et d'Auguste
 Sacerdotes Augusti et Romœ. Le premier prêtre dont l'histoire nous ait trans-
 mis le nom est l'Eduen Caius Julius Vereeundaridabius.