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382 MES SEGUSIAYl L1BERI. Illyriens, l'obligation de payer la moitié des contributions qu'ils fournissaient à leur roi. Enfin, la Sicile nous présente également l'exemple de privi- lèges divers accordés par la République romaine à une même province. « Il est deux villes fédérées, dit Cicéron (In Verr. 2 act. m, 6), dont les dîmes ne s'afferment pas : Messine et Tauro- minium. Cinq, sans être fédérées, sont franches et libres : Ceu- torbe, Halèse, Segeste, Halicye, Païenne. Tous les autres terri- toires des villes de Sicile sont sujets aux dîmes, comme ils l'étaient avant notre domination, par le vœu et les lois des Siciliens eux-mêmes. » IX. Mais, comme le dit fort bien M. Ch. Giraud (1), « l'on ne doit rien conclure des anciennes pratiques de la République à l'égard des peuples liberi de l'Italie, pour déterminer la con- dition des peuples extra-Italiens qualifiés de liberi sous l'Em- pire, quoique assujettis au gouvernement romain. A cette der- nière époque, aucun peuple n'a pu demeurer libre qu'à condition de devenir fundus. » La raison de cette importante distinction à établir se tire surtout de ce que, sous la République, les peuples alliés aux Romains qui étaient liberi ou fœderati, avaient ce titre en vertu de l'alliance qu'ils avaient contractée, du pacte qui avait été réciproquement consenti avec eux, comme nous le voyons par les reproches qu'adresse Cicéron à Verres d'avoir foulé aux pieds les conditions de l'amitié, les clauses de l'alliance des Siciliens avec les Ro- mains. Conditionem amicitiœ, jus societatis (2). Sous l'Empire, ce ne fut pas de même, du moins dans les Gaules où les peu- ples qui reçurent le titre de liberi n'en furent investis qu'en vertu d'une concession d'Auguste, et nullement ex jormula fœ- deris (3). (i) Droit français au Moyen-âge. t. I. p. 52. (2) In Verr. 2 act. m, 6. (5) Dans la concession que fit Auguste à certains peuples des Gaules, des litres de fœderati ou de liberi, il est probable qu'il ne fil, en quelque sorte, que confirmer, pour la plupart d'entr'eux, ce qu'avait déjà fait César après