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               LES ANIMAUX EN RÉPUBLIQUE.                    367
Nos travaux suspendus, nos trésors épuisés,
Disent trop qu'un grand coup est un mal nécessaire.
Peut-être un coup d'état serait-il dangereux ?
C'est un attrait de plus qu'il aurait à vos yeux.
Prince ! il faut le tenter, c'est sur vous que je compte :
Vous nous arracherez au malheur, à la honte.
Rendre, avec l'unité, l'énergie au pouvoir,
C'est le besoin de tous, c'est pour vous un devoir.
Dévouez-vous, Seigneur ! N'est-il pas temps d'avoir
     Le repos après la tempête,
     Et, pour nous, quel bonheur de voir
     Briller un jour sur votre tête !....
   Vos aïeux ont montré tant de grandeur.... —Arrête,
Il ne m'appartient point de suspendre les lois :
J'en suis le serviteur, je n'en suis point le maître.
Je descends, il est vrai, de la race des rois ;
Mais les rois sont proscrits, et je dois me connaître.
Je ne suis qu'un soldat, je défends mon pays :
Ce rôle est assez beau ; nul autre ne me tente
Si pourtant les fureurs d'éternels ennemis,
Si du pays en pleurs les destins compromis
     L'engageaient, contre mon attente,
A vouloir rétablir ce qu'il a renversé ;
Si, devenu l'objet d'un appel empressé,
J'entendais ce pays me parler par lui-même,
Oh! sans doute qu'alors, dans mon respect extrême....
Mais jusque-Iâ, Renard, je tiendrai mes serments.

Le Renard s'éloigna, trouvant le trait sublime.
Il en parla beaucoup et l'on fut unanime
A louer du Lion les nobles sentiments,
Et les maux du pays s'aggravant.... Je m'arrête.
Sur le reste à vrai dire, on ne m'a rien appris.
Je finis par ces mots, pour être bien compris :
     C'EST ÊTRE HABILE QU'ÊTRE HONNÊTE.