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360 CLOTURE ces merveilles que nous commmencions à considérer comme nôtres, nous ne finirions pas en un jour. A demain donc, â demain la Turquie mystérieuse dont l'Exposition, pleine d'intelligence et de goût, nous annonce le réveil, la résurrection par le travail (1 ). * A demain l'Espagne qui, elle aussi, avec la paix intérieure, semble renaître au travail agricole et industriel ; A demain Tunis el la Chine, avec leur cachet original ; A demain celte laborieuse Suisse, cette petite République, qu'an nombre, à la variété, à la perfection de ses produits, on prendrai! pour un grand empire ; A demain cetle admirable France que les révolutions n'arrêtent pas dans ses aspirations vers les arts de la paix. C'est surtout elle que tous ces visiteurs privilégiés des derniers jours veu- lent saluer de leurs sympathiques adieux , ils semblent craindre de ne la plus revoir déployer aussi noblement les produits variés de ses intelligents tra- vailleurs. Qu'ils se rassurent, la France veut du repos, elle ne rêve que travail et progrés pacifique, et, à moins que des insensés, dans l'aveuglement de leur ambition, ne la poussent violemment dans les hasards terribles des révolu- tions, elle restera calme, elle travaillera et progressera dans tous les arts, dans toutes les industries, dans toutes les carrières. Elle ne demande que de l'ordre el de la liberté dans ses mouvements. Qu'ils se rassurent, ils la re- verront, ils la retrouveront plus brillante et plus belle au premier rendez- vous pacifique que, j'espère, il plaira bientôt à Dieu de donner aux nations de la terre. La reine et le prince Albert ont, comme tout le monde, éprouvé ce senti- ment de mélancolie, au moment de sanctionner par une dernière cérémonie publique, la clôture de cette œuvre qu'ils ont inspirée et si noblement patronée. Durant les derniers jours, et hier encore, ils ont revisilé avec leurs enfants tous les départements, et je vous assure que c'était plaisir de les voir cheminer comme de simples mortels, entourés non d'un brillant état- major, mais des membres de la commission royale et de quelques jurés, sans moustaches ni uniformes. Quel contraste attristant pour nous que la simplicité bourgeoise, démocra tique même de cette famille royale avec l'attirail militaire, impérial, de notre présidence républicaine. Aujourd'hui la clôture définitive a eu lieu et, grâce au nombre immense et à l'enthousiasme des assistants, elle a pris un caractère de solennité que les dispositions de la commission n'étaient pas de nature à lui donner. Je m'abstiens d'entrer dans des détails, parce que les journaux vous les