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334              HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.
loient prévenir la loi en te conduisant à la guillotine, je cher-
cherais à te soustraire toi-même à leur juste rage.
                    Va-t-en au diable.
                                ROCHER, sapeur parisien.

  Fain y répond :
          Tu as fait tes preuves, m'a-t-on dit, dans la journée
du 2 septembre. Un assassin ne fut jamais un brave homme ; ne
me déments donc pas ; tu ne soutiendrois pas ce que tu avances.
   Tu t'es présenté jeudi en grand costume dans la loge de la
municipalité, tu as imposé silence au nom de la loi, tu as requis
toi-même la force armée d'entrer dans le parterre, tu y es entré
le bonnet sur la tête, tu as toisé impunément deux cents per-
sonnes, et tu es retourné siéger à ta loge. Jamais estafler d'in-
tendant... je t'en dirai plus quand tu auras du bon sens et des
principes.                              Vas te coucher,
                                                      J.-L. FAIN.

   Le 9 avril, dans la nuit, les commissaires de la Convention
font arrêter Fain dans son domicile ; on le conduit à Roanne
et on le met au secret. Du 3 au 30 avril, le journal n'a pas paru.
A sa sortie de prison, le vaillant jeune homme voit la ville dans
la consternation. Les Jacobins sont tout puissants, un mot peut
perdre l'imprudent qui osera élever la voix. Le 9 mai, on lit dans
le Journal                                                      -.
    Aujourd'hui jeudi, le banquet civique aura lieu. Aujourd'hui jeudi les
juges, nommés par les sociétés jacobites, s'assembleront.Vendredi et samedi,
les coupables seront jugés, et dimanche, la guillotine.
    Faut-il rire de pitié, faut-il courir aux armes pour combattre cette horde
 altérée de sang ?
    Citoyens de Lyon, ne fuyez pas ou tout est perdu ; ces hommes féroces
 régneront sur des décombres fumants ; ralliez-vous encore une fois, ralliez-
 vous auprès des autorités constituées ; courez aux armes, et FORCE A LA LOI !