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328 HISTOIRE DES JOURNAUX »E LYON. mœurs, ni autorité, lit saisir quelques numéros du journal et les rît déposer au greffe du tribunal du district de Lyon, pour être dénoncés, à la diligence du Procureur-général-syndic, à M. l'ac- cusateur public. M. Gonon a donc tort de dire, dans sa Biblio- graphie, que le journal fut supprimé, au n° 24, par un arrêté du Directoire du dépt, de Rhône et Loire, daté du 25 mai 1791. 11 fut si peu supprimé que, dès les jours suivants, il redoublait de violence, d'abord sous les noms de Prudhomme et Carrier, et ensuite, ainsi que nous l'avons dit, sous le nom de Carrier tout seul, jusqu'au milieu de l'année 1793, au moment où le siège commençait. Voici comment M. Morin, ancien rédacteur en chef du Pré- curseur, apprécie cet événement : Une autre feuille publiée dans la ville sous le nom de Journal de Lyon, Moniteur du département de Rhône et Loire, fournit au Département une occa- sion bien plus facile de repousser des accusations sans portée à cause même du style d'énergumène sous lequel elles étaient présentées. Cette feuille qui était une importation récente de ce journalisme dévergondé dont les feuilles de Marat et de Prudhomme donnaient, à Paris , le. modèle , ne répondait dans la ville de Lyon à aucune passion ; il devait s'écouler encore plus d'un an avant qu'un petit nombre d'hommes y fut monté au ton de cette exaspéra-* tion sanguinaire... MORIN, Histoire de Lyon depuis la Révolution, (mai, 1791), tome i e r , page 400 Le 1 er juin 1791 un jugement du tribunal du District, signé Dupuis, Paleme-Savy, Cozon, Faure-Montaland, Ravier, Loyer et Ballet, ordonne l'envoi à l'Assemblée nationale des pièces re- latives à la saisie de 24 feuilles du Journal de Lyon, pour être par elle statué ce qu'il appartiendra. M. Gonon qui, au n° 592 de sa Bibliographie, a parlé du jour- nal de Prudhomme, donne au n° 1058, comme un nouveau journal une publication portant le même titre que celle-ci, mais rédigée par Carrier et imprimée à Lyon par Jean-Antoine Revol et Carrier, place Fromagerie; il ajoute que les seuls numéros qu'il ait vus de cette feuille sont du 29 août 1791, du 12 oc- tobre même année, du 26 et 27 mars 1793, ce dernier signé : J. L» Fain. Malgré la rareté extrême au Journal de Lyon, nous somme»