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306          HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.

mais, de l'avis de tous les historiens, si remuants, si
légers, si inconstants, toujours mécontents du gouver-
nement, toujours avides de nouveautés, et si curieux
que deux hommes ne pouvaient s'aborder sans se
demander: « Qu'y a-t-il de nouveau? » Pour satis-
faire cette inquiétude continuelle, ce besoin de savoir,
on n'avait autrefois que le récit des voyageurs.
L'homme admis près du foyer payait l'hospitalité qu'il
recevait en disant ses voyagea et les aventures de sa
vie. Les trouvères et les ménestrels allaient de château
en château et y apportaient, outre leurs chansons, les
nouvelles merveilleuses de l'Orient ou du gentil pays de
France. Aujourd'hui encore, dans les campagnes écar-
tées, des mendiants viennent, à jour fixe, demander la
part de Dieu, et, assis au coin de la cheminée, en atten-
dant qu'on leur prépare un lit de paille fraîche à la
grange ou à l'étable, racontent à la famille assemblée
les nouvelles qu'ils ont recueillies. Dans plus d'une
habitation des montagnes, la venue du pauvre est at-
tendue avec impatience, et celui-là surtout est fêté qui
a la mémoire bien fournie et qui possède le talent diffi-
cile de conteur.
   Dès la naissance de l'imprimerie, la spéculation
s'empressa d'exploiter la curiosité des esprits. Chaque
événement, un tremblement de terre, une inondation,
une bataille étaient le sujet ou l'occasion d'un petit
imprimé de peu de pages qu'on répandait dans le pays,
qu'on lisait avec avidité et qu'on oubliait le lendemain;
Maintenant les bibliophiles se disputent ces merveil-
leux discours, ces récits lamentables, ces histoires
vraies, dont les titres pompeux offraient tant de séduc-