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DE LA SAONE. 289 sait, qu'un entrepôt, et surtout de la haute vallée de la Saône: c'est cette haute vallée qui verse à Gray les blés qui ont fait de ce port un des quatre grands marchés régulateurs de la France ; ces blés, après avoir descendu la Saône et le Rhône, vont alimen- ter la Provence et le département du Gard. Mais la haute Saône renferme encore de puissants éléments de richesse qui n'atten- daient, pour se développer, qu'une voie de navigation facile : tels sont ces minerais de fer, pour ainsi dire inépuisables et de la meilleure qualité, qui, depuis longtemps, descendent sur Safnt- Etienne. Aussi, ce qu'il faut surtout à la haute Saône, ce sont les houilles à bas prix, houilles que Saint-Etienne lui a fournies jusqu'ici péniblement et chèrement. « Le perfectionnement de la haute Saône se rattachait donc à l'un des plus grands intérêts que l'on puisse satisfaire, unir à bon marché le minerai de fer et la houille. Cette union qui est indispensable pour le développement rapide de notre industrie, n'existe que rarement sur notre sol, et ce devait être l'un des objets principaux d'un bon système de navigation intérieure. » Dans la Grande-Saône, l'on a créé un chenal à eaux courantes propre à favoriser, sans nul temps d'arrêt, la navigation à la vapeur. « On a cherché et l'on a obtenu de procurer dans ce chenal un tirant d'eau de 1 mètre 20 centimètres, au plus bas étiage correspondant à l'époque du chômage des canaux, ce qui produit une hauteur d'eau de 1 mètre 50 à l'étiage ordinaire ou à l'époque de la remise en navigation de ces canaux. Le problème était difficile en raison du volume assez faible de la Saône, en basses eaux, et de la vitesse du courant dans les passes les plus difficiles et notamment dans celles de Trévoux et de Mâcon. < On y est parvenu en barrant tous les faux bras par des • digues basses, ne saillant que de 75 centimètres au-dessus de l'étiage à 60 centimètres au-dessus du même niveau, et en con- centrant tout le volume des basses eaux dans un chenal d'étiage, creusé, dans ce lit rameur, au moyen de dragues à vapeur et à manège. « Les clayonnages sont formés d'entrelas en bois de saule ou de chêne, sur un rang de piquets aussi en chêne espacés de 0,™6Û à J9