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220 LES MEDIOLANUM ET LES FINES. peuple d'origine germanique, apportèrent aussi cet usage dans la Gaule, quand ils l'envahirent, et l'on connaît les célèbres champs de mars et champs de mai des premiers règnes de notre monar- chie. Les réunions qui avaient lieu dans les divers Mediolanum de la Gaule n'étaient pas seulement des assemblées délibérantes, elles étaient encore des lieux d'échange pour les productions du pays. Des foires, des marchés s'y tenaient, sans doute, car le commerce suit toujours les réunions nombreuses d'hommes. Il est à présumer que les étrangers venaient à ces réunions, et que les Grecs, commerçants et industrieux, y apportaient les riches produits de l'Orient, pour les échanger contre les biens dont la nature avait favorisé la Gaule. Quelques-uns de ces Mediolanum, situés dans une position heureuse et favorable au commerce, tels que Saintes et Evreux, devinrent, sous les Romains, des villes importantes, des muni- cipes, des cités ou capitales des peuples dans le territoire des- quels ils se trouvaient. Quelques-uns aussi ont quitté sans doute leurs noms pour prendre celui du peuple qui s'y rassemblait ; ainsi, Bellovaci, Tricasses, Saii, Lemovices, Tolosates. Les Romains, trouvant avantageuse la situation de quelques autres, oat changé leurs noms en y établissant des colonies, tels sont Augustoritum etDivona qui probablement étaient les Mediolanum des Lemovices et des Cadurces. Enfin, d'autres Mediolanum, situés dans une position moins propice, tombèrent dans l'oubli, dès que cessèrent les assemblées gauloises. Tel fut sans doute le sort du Mediolanum Segusianormn ou Segusiavorum, suivant l'opinion adoptée dernièrement, qui serait inconnu aujour- d'hui, si une voie romaine ne l'eût traversé et n'y avait procuré l'établissement d'une mansion ou relais pour les voyageurs. Il est sans doute fâcheux que la tradition ou les documents historiques ne nous aient pas conservé tous les Mediolanum des peuples de la Gaule. Cette connaissance du point central de cha- que peuple aurait grandement servi à faire connaître leur position précise et l'étendue de leur territoire.