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 210                    HISTOIRE LITTÉRAIRE
  cre.un long article. Raynaud avait beaucoup de science et non
  moins de crédulité ; il abuse des citations, se permet des digres-
  sions fréquentes et manque de goût complètement : on reproche
  à son style nombre d'expressions triviales, et le néologisme. C'est
  en 1629 qu'il fit paraître YIndiculus Sanctorum Lwgdunemium,
 réimprimé trente-trois ans après dans l'édition in-folio de ses
  œuvres complètes, dont il forme le huitième volume.
     On s'est occupé des anciennes institutions religieuses de Lyon
  dans des monographies dont quelques-unes sont recherchées ;
 Besian Arroy, Claude Le Laboureur, Cochard, l'abbé Roux ont
 publié des monographies du monastère de l'He-Barbe. L'ouvrage
 de Claude Le Laboureur est très-estimé ; il est dédié au glorieux
isaint Benoît, abbé de Mont-Cassin : • Je vous rends votre Ile—
                                           <
  « Barbe, dit-il, ô grand Saint, votre île qui n'est plus elle ni à
  < elle depuis qu'elle a cessé d'être vôtre. Elle n'est plus vôtre,
  .
  « certes, puisqu'elle a secoué le joug de votre obéissance ; mais
  « aussi n'est-elle plus elle, ni à elle, de noble, riche et glorieuse
  « qu'elle était, étant devenue vile, pauvre, chétive et méprisée
 « de tous ceux qui la connaissent. » Ces paroles étaient peu
 flatteuses pour les moines du couvent, mais ils avaient demandé
 et obtenu'leur sécularisation, et Claude Le Laboureur ne le leur
 pardonnait pas. Il leur reproche durement d'avoir abandonné
 la règle, congédié leurs chefs, et changé de livrée et d'habit :
 il n'y en avait aucun, selon l'aigre prévôt, qui ne se fût aban-
 donné au relâchement et à la débauche.
   Dans son Introduction, Claude Le Laboureur fait un tableau
brillant de l'excellence et des prérogatives des abbés de l'Ile—
Barbe. 11 raconte l'antiquité du monastère, les hauts emplois des
abbés sous les archevêques de Lyon, la réputation de ces grands
dignitaires, et le soin particulier qu'ils donnaient à la culture
des saintes lettres. Le savant Bénédictin insiste sur le nombre
et sur l'illustration des vassaux de l'Ile, de même que sur la
haute noblesse des moines de l'Abbaye ; puis il donne le cata-
logue de tous les Abbés réguliers et séculiers. Il fait l'histoire
du monastère, et fait connaître toutes les vicissitudes par les-
quelles ce noble couvent a passé. Après avoir donné la bulle de