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206                        HISTOIRE LITTÉRAIRE
   J'ai cherché à les rendre à la ville de Lyon ; M. le maire, à
ma prière, a bien voulu les réclamer par une lettre pressante et
très-biert motivée, adressée àM. le Ministre de l'Instruction publi-
que. Cette démarche a complètement échoué (1).
   J'arrive enfin au P. Menestrier, homme de conscience et de
science, à qui rien ne manquait pour écrire une bonne histoire
de l'Eglise de Lyon.
   Il s'en est occupé avec prédilection et a commencé par bien
mûrir son projet et par en dresser le plan, avant d'entreprendre
l'exécution de ce grand ouvrage. Le savant jésuite a fait un long
travail préparatoire, manuscrit que possède encore la Bibliothè-
que de la ville. Voici comment il travailla : il prit trois gros
volumes in-folio de papier blanc et inscrivit sur chaque page
l'ordre et la suite des années, depuis le second siècle jusqu'à l'an
1700; puis, au fur et à mesure qu'il lisait les écrivains des
premiers âges, les cartulaires et les chartes dont il espérait tirer
quelques lumières, il écrivait chaque note, chaque citation et
chaque fait sous sa date, après avoir pris le soin d'indiquer en
marge, d'un côté le nom du roi de France et la date du règne,
et de l'autre côté le nom de l'archevêque en fonctions et la
date de son administration ecclésiastique. Cependant, comme
il existe des événements vagues, dont l'époque n'est pas
déterminée avec précision, Menestrier les consignait provisoire-
ment dans un quatrième volume, sauf à les reporter en leur
lieu, plus tard, quand il était parvenu à en déterminer l'époque.
C'est en 1666 qu'il commença à mettre cette méthode en
pratique; il continua pendant près de trente ans. Un des
principaux avantages de cette manière d'étudier fut de mettre en
évidence les dissidences des auteurs sur la date d'un même
fait, d'introduire plus d'ordre dans le récit des événements et de
permettre à l'auteur de revoir plus facilement les diverses
parties de son œuvre. Pendant plus de trente années, Menés-.

   (I) Ces   observations sur le Lugdunum sacro-prophanum du P. Bullioud et
la longue    description des trois manuscrits don,t elle est accompagnée sont
imprimées    depuis deuic ans. Ainsi elles ont précédé une publication récente
qui a pour   objet ^e manuscrit fort incomplet de Montpellier.