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OU BIBLIOGRAPHIE DE LA VILLE DE LYON. 201 de Césarée, saint Irénée, Grégoire de Tours, les Lettres d'Avitus, Sidoine Apollinaire, Agobard, Amolon et les Actes des Conciles. Viennent ensuite les temps de barbarie qui ne mettent à la disposition de l'écrivain que des sources respectables sans doute, mais suspectes. Les chroniques des monastères sont précieuses, faut-il toutefois leur donner une confiance sans réserve? non, sans doute. Leurs pieux mais crédules auteurs ne pouvaient se soustraire à l'influence des siècles grossiers pendant lesquels ils vivaient j ils avaient beaucoup de foi, et fort peu de lumières. On consultera cependant avec un grand avan- tage les Cartulaires des Eglises et des Monastères, les Lettres de saint Bernard, de saint Anselme, d'Yves de Chartres, de Pierre le Vénérable, et les ouvrages de quelques autres contem- porains. L'historien de l'Eglise de Lyon trouvera beaucoup à glaner encore dans les Annales générales de l'Eglise et dans les histoires particulières de quelques églises. Guidé par un sain esprit de critique, il repoussera les légendes apocryphes, les prétendues lettres de papes adressées à des évoques de Vienne, et des titres qui ont été faussement attribués à l'Église de Lyon, confondue avec celle de Laon. Au-delà du moyen-âge, les secours littéraires deviennent plus nombreux et plus certains ; on rencontre alors les savants ouvrages de Duchesne, de Mabillon, de Baluze, de Guichenon, de Luc d'Achery, du P. Chifflet, de Camusat et des Bollandistes. Quel usage a-t-on fait jusqu'à présent de tant de ressources ? Je parlerai d'abord des écrivains qui se sont occupés de l'his- toire générale de Lyon : Ghampier, que je pourrai me dispenser de citer, n'a touché qu'à quelques points des antiquités ecclésias - tiques ; Jacques Severt est appelé le premier par l'ordre des temps. Il y avait une si grande simplicité, qu'on lui a donné le sur- nom de bonhomme : on ne saurait, en effet, trouver de compila- teur plus crédule, moins judicieux et qui ait adopté plus de fables comme autant de vérités démontrées. Les critiques les plus circonspects lui reprochent la plus grossière ignorance et l'absence de jugement la plus complète. Menestrier relève avec amertume quelques-unes de ses erreurs. L'ouvrage de Severt est