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182                   LA COUSINE BÃUDGET.
    — Je ne suis pas fatiguée, mon amie, mais j'ai hâte d'écrire à
ma chère Hester, depuis que vous m'avez dit que je dois à son
intermédiaire de connaître une aussi bonne parente.
    — Oh ! Dieu me pardonne, fit la vieille dame, en allant et ve-
nant dans la chambre de son pas rapide, je n'aurais pas dû vous
le dire — enfin je n'y puis rien maintenant— mettez que cela
m'est échappé !
    — Pourvu quelle ne soit pas grondée, cela ne fait rien à
Hester que je le sache, je suis sûre. Ainsi, vous partirez la pre-
mière, n'est-ce pas? Vous irez lentement, et je vous atteindrai.
    — Allons j'y consens ! mais auparavant il faut m'habiller,
 vous savez*
    Minna apporta promptement les objets qui composaient la toi-
 lette de la vieille lady, les lui mit, et lui ayant donné sa canne
 à pomme d'or, la vit s'éloigner pour sa promenade.
     Elle était sortie depuis quelques instants, et Minna ayant ter-
 miné sa lettre, se préparait à suivre sa cousine, lorsque son at-
 tention fut attirée par le même appel plaintif que nous avons
  décrit au commencement de cette histoire. Elle se leva et alla vers
 la fenêtre.
     — Eh bien, Janey, qu'est-ce qu'il y a, ma chère? Hâtez-vous,
 je suis pressée.
     — Ah ! Minna, Minna, Peggy part avec lui. Je suis certaine
  que oui. J'ai couru au bas de la rue pour la retenir, mais je suis
  trop sotte pour qu'elle fasse attention à moi. Oh ! venez, elle
  vous écoutera. Tout le monde vous écoute, vous !
     — Qu'est-ce que tout cela ?— Attendez, Jâney, je vais ouvrir.
     Et courant à la porte, Minna introduisit la visiteuse pâle et
  effarée.
     — Eh bien ! qu'y a-t-il, dites le moi tranquillement ; ne vous
  pressez pas. Pourquoi êtes-vous effrayée de ce que Peggy est
  sortie, et qui est avec elle ?
     — Oh ! ma chère, je le sais à peine, tellement j'ignore où j'en
   suis ! Mais, toute la semaine passée, elle est allée à la promenade
   en compagnie d'un beau gentleman qui habite chez le squire, et,
   en la voyant absenter si longtemps ce matin, j'ai pensé qu'ils