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        LA COUSINE BÃUDGET,
                          NOUVELLE (1).



                                 (SUITE ET FIN).



    « Mon père, qui jouissait d'une assez belle fortune, n'eut que
 deux enfants, ma sœur et moi. Nous perdîmes notre mère trop
 tôt pour que l'une ou l'autre pût en conserver le souvenir.
    « Ma sœur était plus jeune que moi d'un an et demi. C'était
bien la plus aimable créature qu'il fût possible de voir. La mi-
niature dans l'étui de maroquin, tant admirée par vous, est son
portrait.—Enfant gâtée de mon père, non seulement lui, mais
tout le monde —riches et pauvres, domestiques, et jusqu'aux
animaux mêmes ; — tous, tous avaient autant d'amour pour
Agatha, que pour moi de négligence et d'oubli. — Voulais-je
chanter? mon père me faisait taire, parceque cela le troublait,
disait-il, et cinq minutes n'étaient pas écoulées qu'il priait ma
 sœur de chanter à son tour. Son album de dessins était tou-
jours sur la table du salon ; — le mien était rélégué dans la


  (i) Voir le tome II, p. 307.